Selon les informations du « Monde Afrique », Joël Meyer, actuellement en poste en Mauritanie devrait remplacer Evelyne Decorps.
Grand remue-ménage post-électoral à l’ambassade de France au Mali. Alors que les nominations se font en théorie pour trois ans, Paris rappelle Evelyne Decorps après seulement deux années passées à Bamako.
La décision prise au début de l’été mais la diplomate est restée en fonction pour assurer le suivi du processus électoral. Ce dernier a abouti à la réélection contestée par l’opposition, du président IBK en août. Son retour en France devrait intervenir courant septembre.
Faut-il voir dans ce rappel une victoire du président malien, avec qui les relations ont parfois été difficiles ? Pas forcément. La mesure prise à Paris dans l’optique, dit-on, « d’incarner un nouveau départ, une nouvelle volonté française au moment où IBK entame un nouveau mandat ».
En somme, une « nouvelle narration » – un concept cher à Emmanuel Macron –, quand le président français espère obtenir des résultats rapides au Mali. Alors que l’accord de paix signé en 2015 peine à être appliqué. Les groupes djihadistes démontrent quasi quotidiennement leur résilience. Et l’analyse d’un enlisement des soldats français de l’opération « Barkhane » se renforce.
Siège éjectable
Depuis six mois environ, des rumeurs circulaient à Bamako sur le remplacement de Mme Decorps. Bien moins en phase avec la présidence malienne que ne l’était son prédécesseur, Gilles Huberson.Si ses collègues ont salué son travail– certains n’hésitant pas à parler d’un rappel « dégueulasse alors que rien ne pouvait lui être reproché » –. L’ambassadrice aurait aussi eu quelques frictions avec des officiers français. Ont-ils milité pour son départ avant d’entamer « un automne mouvementé », comme cela se murmure au Mali ? La question reste entière.
Personnalité élégante et subtile, tout à la fois franche en privé et mesurée en public, Evelyne Decorps avait occupé entre 2013-2016 les fonctions d’ambassadrice au Tchad. Un autre poste stratégique au Sahel, où les questions militaires et diplomatiques sont étroitement liées–. N’Djamena abritant notamment le poste de commandement pour les 4 500 soldats de l’opération « Barkhane ». Selon nos informations , Joël Meyer, actuellement en poste en Mauritanie devrait remplacer Evelyne Decorps. Afin que son départ ne soit pas interprété comme une sanction, de hautes fonctions dans l’Administration lui ont été proposées.
Quoi qu’il en soit, le fauteuil d’ambassadeur de France au Mali confirme son statut de siège éjectable. Des trois derniers titulaires, seul M. Huberson est resté pendant trois ans. En 2013, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères de l’époque, a débarqué Christian Rouyer alors que le gros de l’offensive contre les groupes djihadistes qui occupaient le nord du pays venait à peine de s’achever. Paris pensait alors réduire très rapidement le nombre de ses soldats déployés dans la zone
Source: Le Monde