DISCOURS À LA NATION : IBK A PARLÉ, MAIS SANS CONVAINCRE !

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Trois jours après l’attaque barbare qui a coûté la vie à 53 militaires et 1 civil à Indelimane le vendredi dernier, le Président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Keita, a adressé un discours à la Nation malienne le lundi  4 novembre. Contre toute attente, IBK est surtout revenu sur ce qu’il a plusieurs fois déjà dit : « Nous sommes en guerre » ; « Ma main reste tendue à tout le monde » … Or, ce que beaucoup de Maliens veulent entendre de lui, c’est ce qu’il faut pour en finir avec ces forces du mal ; quel moyen faut-il mettre à la disposition de nos vaillants soldats ? La nomination des officiers sur les théâtres d’opérations.

« Nous sommes en guerre » ; « Ma main reste tendue à tout le monde » ; « Il faut de l’union sacrée derrière nos Famas » ; tels sont les points importants dans l’adresse à la Nation du Président de la République, le lundi dernier, que nous avons retenus. Oui, tous ces points sont importants, mais pas nouveaux. Y revenir en permanence peut-il convaincre quelqu’un ? Difficile !

La situation est grave. Les forces du mal font des victimes dans les rangs des militaires par dizaines. Cet état de fait ne peut pas continuer et le Mali est obligé, quel que soit les moyens, de gagner contre ces forces obscurantistes. Pour ce faire , le pays a besoin des hommes bien expérimentés sur le terrain, équiper son armée et changer sa stratégie de lutte contre ce fléau . Nombreux étaient des Maliens qui attendaient de IBK la mutation de plusieurs généraux au centre et au nord, le rappel de presque tous les généraux qui sont dans les fonctions civiles, dans la diplomatie, l’annonce des sanctions contre tous ceux qui ont détourné l’argent destiné à l’équipement de nos soldats. Mais le président IBK n’a pas convaincu dans son discours. Après Jeune Afrique, dans son adresse à la nation du lundi, le président IBK a réaffirmé que : « Nous sommes en guerre ». Oui, « nous sommes en guerre », car nos soldats sont, nuit et jour, victimes des attaques barbares des forces obscurantistes. Mais comment gagner cette guerre contre ces terroristes ? Avec quel moyen ? Quelle stratégie ? C’est ce dont on a besoin de savoir. L’heure est grave et IBK, lui et des généraux doivent enfin avoir une bonne stratégie pour gagner cette guerre dans laquelle nous sommes depuis longtemps. Les généraux valeureux ne doivent pas seulement rester à Bamako et surtout dans les fonctions civiles ou dans la diplomatie. Ils ont un rôle prépondérant à jouer en ce moment très dur dans l’existence de ce pays.

Quant à la main tendue, il l’a toujours dit. Mais ne clashe-t-il pas ceux à qui il tend la main, surtout l’opposition politique ?

« L’union sacrée » est d’une importance capitale. Mais cela suffit-il pour gagner la guerre contre le terrorisme ? Non. Il faut donner à l’armée ce dont elle a besoin : le matériel. Il faut, à travers la hiérarchie militaire, changer l’actuelle stratégie qui a montré ses limites. Sinon, le peuple malien, malgré les divergences des points de vue, s’est toujours uni derrière son armée. La matérialisation de cette « union sacrée » viendra de lui, le chef de l’État en premier lieu. C’est ce que défend Me Mamadou Ismaël Konaté, l’ancien ministre de la Justice, sur son compte twitter : « Le véritable sursaut national incombe au chef de l’État : Arrêtez d’alpaguer dans les oppositions ternes à l’issue de combinazione de couloirs sombres de Sebenikoro : convenez avec les vrais leaders, signez et laissez gouverner sous le regard du peuple capable de sanctionner ».

Beaucoup, des hommes politiques comme des internautes n’ont pas apprécié le discours d’IBK pour manque de propositions concrètes. C’est d’ailleurs le cas de Moussa Sinko Coulibaly qui a écrit sur son compte Twitter : « Discours totalement vide et insipide de IBK à l’ORTM. Sans hauteur ni volume, aucune émotion. IBK se moque des Maliens. Ce pays est foutu à jamais avec un président pareil à sa tête. Je pensais qu’il allait présenter ses excuses aux Maliens et démissionner. Déçu, mais surpris ».

En tout cas, nombreux sont les Maliens qui ont trouvé ce discours moins convaincant.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

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