Actionné par le Tribunal de Première Instance de la Commune IV, le mandat d’arrêt international à l’encontre de Karim KEÏTA pourraient ne pas résister aux tirs croisés des avocats de l’ancien député et non moins fils de l’ex président Ibrahim Boubacar Keita. Dans une correspondre adressée à INTERPOL, à cet effet, l’armada d’avocats nationaux et étrangers requiert ni plus ni moins un refus de déférence à la demande d’arrestation introduite par la justice malienne contre l’intéressé, en vertu notamment d’une kyrielle d’irrégularités qui entourent la procédure.
Maîtres Kassoum Tapo et Mamadou Gaoussou Diarra, ainsi que leurs confrères français, sont en effet solidaires d’une longue démonstration, argumentaires et illustrations à l’appui, des motifs pour lesquels la requête du doyen des juges de la Commune IV ne mérite aucune suite favorable de la part de la police international. Pour eux, le recours à un mandat d’arrêt de cet acabit ne peut qu’être sous-tendu par un dessein sensationnel et politique, d’autant que la démarche ne soit applicable qu’aux fugitifs. Or leur client, Karim Keita ,n’en est pas un et ne demeure à l’étranger qu’à cause du déficit de protection sécuritaire reconnu par les autorités maliennes elles-mêmes, dans le sillage des pressions pour la libération de l’ancien duo exécutif Bah N’Daou et Moctar Ouane. Allusion est ainsi faite à la déclaration du Premier ministre, Choguel Maiga, selon laquelle les deux personnalités en résidence surveillée ne seront libres qu’en admettant de décharger l’Etat de leur sécurité. Plus qu’un simple indicateur d’impuissance face à leurs devoirs régaliens, cet aveu des hautes autorités, aux yeux des avocats de Karim Keïta, est aussi un motif d’inquiétude quant au respect des droits fondamentaux de leur client, condition sine qua non de l’applicabilité du mandat d’arrêt selon les préceptes en vigueur en la matière.
Ce n’est pas tout.
Les puissants boucliers de l’ancien président de la Commission-défense de l’Assemblée nationale relèvent, par ailleurs, qu’une notice rouge au fins d’arrestation et d’extradition devrait logiquement reposer sur un acte d’inculpation formel de leur client, lequel est manifestement existant, selon eux, en plus du fait que les présomptions du tribunal ne s’appuient que sur les seuls témoignages d’individus peu désintéressés auxquels la version de Karim Keita n’a jamais été confrontée. Ils pointent ainsi du doigt les allégations du journaliste Adama Dramé et de l’ancien inspecteur de police démissionnaire Papa Mambi Keita, tous deux expatriés en France où l’affaire Birama Touré semble leur servir de filon pour un statut d’exilé politique, laissent entendre la note technique avocats.
Qui plus est, argument-ils plus loin, les principales personnes citées dans leurs dépositions respectives ont pratiquement tous démenti toute implication dans la supposés sévices mortels infligés au journaliste disparu. Il s’agit notamment du colonel Cheick Oumar N’Diaye de la DGSE ainsi que d’un autre témoin potentiel répondant aux initiales de DN, dont les démentis par voie de presse n’ont jamais été pris en compte ni ne leur a valu d’être entendus par la justice malienne. De là à remettre en cause l’impartialité de cette justice ainsi que le droit de leur client à une saine procédure il n’y qu’un petit pas que les avocats n’ont pas hésité à franchir. Et de laisser entendre par ricochet que ni les conditions d’équité ni les garanties d’un État de droit ne sont réunies pour que la notice rouge émise par la justice malienne rencontre l’assentiment d’INTERPOL ou mérite une exploitâmes à l’encontre de Karim Keïta. Non sans laisser entendre, au passage, que depuis le coup d’Etat du 18 Août 2020 l’autorité judiciaire au Mali est assujettie à un pouvoir de fait duquel elle ne saurait s’affranchir au point de garantir une justice sereine aux justiciables.
A KEÏTA
Source : Le Témoin