Djeri Maiga et au-delà

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Djeri Maiga fatiguait pour l’Azawad au Nord mais depuis ce mercredi, c’est à Bamako au Sud qu’il repose. Dans un sens, il est tout simplement mort comme il a vécu: entre paradoxes et surenchères, incompréhensions et indignations, blâmes et satisfécits. Osons-le relever: Djeri Maiga n’était pas rejeté par ses détracteurs parce qu’il était un insurgé politique mais parce qu’il était accusé d’être le cheval de Troie noir d’un suprémacisme blanc (blanc mis pour Touaregs et Arabes). Ce dont ses “frères de la Vallée” l’accablaient,  c’était de servir de faire-valoir d’une cause qui desservait sa propre ethnie.

Il lui fut reproché d’avoir ouvert les portes de sa ville à une soldatesque. Dont la conduite dans les zones annexées en 2012 fut fortement réprouvée! Surtout qu’en raison des espaces démocratiques existants. L’insurrection de cette année-là n’eut guère la légitimité. qui lui fut concédée en 1990. Au total, si l’ex rebelle fut salué par ses frères d’armes, la mort de Djeri Maiga n’aura pas généré de douleur sourde ni de tristesse infinie. Radios de proximité et commentaires sur les réseaux sociaux cachaient mal leur joie.

Dans l’autre sens cependant, on peut rétorquer. Que le fait même que l’ex vice président du Mnla soit enterré dans la capitale signifie l’échec, provisoire ou définitif. D’un projet de sécession défendu des années entières. C’est sans doute cela qui explique la présence du Premier Ministre en personne à ses obsèques. Ainsi que les hommages décomplexés du President du Comité de Suivi des Accords.

La parenthèse Djeri Maiga se referme quand s’entrouvre le débat sur la manière dont le Mali projette d’administrer son vaste territoire

Signe des temps, la parenthèse Djeri Maiga se referme quand s’entrouvre le débat sur la manière. Dont le Mali projette d’administrer son vaste territoire.  Où lui sont dictés deux impératifs: un, se doter par lui seul et pour lui-même de capacités de défense adéquates et autonomes contre le péril djihadiste dont l’Adrar des Ifoghas est devenu l’épicentre. Et deux, conjurer les fautes du passé par une décentralisation sincère et profonde. Qui sera perçue pour ce qu’elle est. C’est à dire l’initiative d’un État intelligent plutôt qu’une concession faite à la kalachnikov.

Adam Thiam/ Maliweb.net

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