Le peuple a répondu à l’appel du Collectif pour la défense des militaires (CDM) ce vendredi 1er avril, au monument de l’Indépendance. Au cours d’un meeting, les organisateurs ont demandé, entre autres, le retrait du Mali de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la création d’une monnaie nationale pour remplacer le FCFA.
«Nous ne sommes plus dans une simple transition ; nous sommes dans la transition pour la refondation. C’est pour dire au président Assimi Goïta, au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, au président du CNT Malick Diaw que depuis le 14 janvier, le peuple malien est sorti de la Cedeao», a déclaré Dr. Allaye Bocoum, du haut de la tribune, devant une foule qui demande 5 ans pour la transition.
Ils sont: Veille citoyenne, Yéréwolo Mouvement, commerçant Acomadja, vision Bouyé pour le Mali, la Convention Pour le Mali (CPM), les marcheurs panafricains, CDM Koutiala, M-5 RFP à travers son porte-parole Jeamille Bittar.
En effet, une délégation conduite par Dr. Allaye Bocoum et Jeamille Bittar s’est rendue à la Primature pour transmettre à Choguel Maïga « le message du peuple » réuni au boulevard de l’indépendance. Le Premier ministre, à son tour, a rassuré les envoyés en ces termes: « Les 24 mois ne sont pas négociables ».
Ils étaient des dizaines de milliers de personnes à prendre d’assaut de nouveau le monument de l’indépendance ce vendredi 1er avril, à la demande du Collectif pour la défense des militaires, pour exiger des autorités de la transition le retrait du Mali de la Cedeao et la création d’une monnaie nationale.
Sur les pancartes brandies çà et là, l’on pouvait lire: « Le peuple malien dit non à la Cedeao et à la France»; «Ecowas: Mali exit»; «A bas la France»; «A bas la Cedeao»; «Quittons la Cedeao, quittons l’Uemoa! Minusma dégage!».
Du haut de la tribune, les organisateurs passent à tour de rôle pour tenir des propos hostiles aux dirigeants de la France et de la Cedeao.
Ensemble, ils réclament le retrait pur et simple du Mali de cette organisation qui, selon eux, a atteint ses limites. «Nous voulons une durée de 5 ans pour la transition. C’est non négociable », ont-ils dit. Pour eux, la Cedeao ne répond plus à l’aspiration des peuples, mais celle des dirigeants à la solde de l’Élysée. Elle a dévié de sa mission et est devenue un instrument de répression des Occidents contre les peuples des pays membres qui refusent de se résigner contre les agissements de la France.
«Nous citoyens, assoiffés de la souveraineté nationale, réunis en collectifs, associations, syndicats et regroupements de la société du Mali, venons à vous à travers cette correspondance vous soumettre un certain nombre de doléances et cela, pour plusieurs raisons : la déclaration d’un officier du service de renseignements français qui a dévoilé au grand jour la volonté des autorités françaises à travers le président Français Emmanuel Macron d’éliminer les autorités de la transition et de procéder à la destruction des postes de commandements de l’armée malienne ; l’attitude affichée par Macron suite à la suspension par les autorités de la transition des médias de propagande français, à vouloir instruire au président en exercice de la Cedeao Nana Akufo Ado à durcir les sanctions contre le Mali; la décision des chefs d’Etat de la Cedeao de maintenir les sanctions en dépit de l’avis de la Cour de justice de l’Uemoa demandant leurs suspensions.
Pour le Collectif, il est inconcevable que le pays puisse continuer de payer pour son combat contre l’impérialisme, le néo-colonialisme français à travers des institutions sous-régionales, qui malheureusement, ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs. Nos doléances à vous soumettre sont les suivantes: l’arrêt immédiat des missions de la Cedeao dans notre pays, le retrait pur et simple du Mali de la Cedeao, la création d’une monnaie nationale symbole de souveraineté, la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali, le non renouvellement sous aucun prétexte du mandat de la Minusma, la révision intelligente de l’accord d’Alger. Nous réaffirmons notre soutien indéfectible aux recommandations des assises nationales de la refondation en ce qui concerne la durée de la transition pour laquelle nous proposons une durée plafond de 5 ans », peut-on lire dans leur déclaration adressée au colonel Assimi Goïta, président de la Transition.
Moussa Sékou Diaby
Source : Le Tjikan