Une vingtaine de jeunes Maliens qui tentaient de rejoindre l’Espagne via les côtes mauritaniennes ont péri dans le chavirement de leur embarcation de fortune. Sur 59 personnes, il y a trois rescapés dont deux Maliens et une Ivoirienne. Hier dimanche 20 juin, l’association des Maliens de Tenerife en Espagne à travers son président Aboubacar Konaté dit Bouba s’est rendue aux cimetières de Santa Laste pour rendre hommage aux migrants disparus dans cette autre tragédie de l’immigration.
Selon les témoignages de l’un des trois rescapés, Moussa Sacko, rapportés par le président de l’association des Maliens de Tenerife, l’embarcation a quitté la Mauritanie, le 04 avril 2021 avec à son bord 59 personnes de différentes nationalités (Mali, Mauritanie, Sénégal et Côte d’ivoire). « Les accidents de bateau sont fréquents ici. Mais ce qui s’est passé récemment est l’un des plus graves », nous a confié Aboubacar Konaté joint à par nos soins via le réseau social WhastApp.
Le bateau n’est jamais arrivé à destination. Et l’embarcation fut découverte le 24 avril en pleine mer soit vingt jours après le départ, par les secouristes. Quand le bateau avait des problèmes, a rapporté Aboubacar Konaté, certains se sont jetés à l’eau en essayant de se sauver. Parmi ceux restés à son bord, vingt-quatre candidats à l’immigration ont perdu la vie. Seules trois personnes ont survécu. Elles ont été hospitalisées dans un état de santé fragile. Il s’agit de deux Maliens (Moussa Sacko et Bakary N’Diaye) et d’une Ivoirienne (Aicha). Selon Aboubacar Konaté, l’état de santé des trois rescapés s’améliore de jour en jour. Si Moussa a complément récupéré, les deux autres sont en convalescence. « Je les ai tous eu au téléphone et ils vont mieux aujourd’hui, leurs états s’améliorent », a-t-il précisé.
Les vingt-quatre cadavres découverts dans l’embarcation ont été enterrés dans deux cimetières différents de Santa Laste, sans aucune identification. Il ressort des témoignages du rescapé rapporté par le président de l’association des Maliens de Tenerife que 95% des disparus sont de nationalité malienne. Hier dimanche 20 juin 2021, cette association, sur l’initiative de son président, a organisé une cérémonie aux cimetières pour rendre hommage aux disparus. « En ma qualité de président de l’association, j’ai fait des plaques pour mettre des noms car ils ont été enterrés sans avoir été identifiés. Il y a certaines familles qui m’ont appelé. Moussa Sacko, l’un des survivants m’a aussi donné le nom de certains. C’est pour que les gens sachent qui sont enterrés dans ces cimetières », a expliqué Aboubacar Konaté. Il souhaite que le gouvernement malien s’intéresse davantage à la situation des migrants.
L’embarcation avait quitté la Mauritanie pour l’île de Hierro, une petite île des Canaries.
Chiaka Doumbia et Moussa Diarra
Source : Le Challenger