La crise qui a secoué la République et fait tomber le pouvoir du président IBK était venue de la Cour constitutionnelle qui avait proclamé les résultats définitifs de l’élection présidentielle (2018) et celle législative en 2020. L’opposition dont le M5 RFP, avait accusé la Cour constitutionnelle dirigée par Manassa Dagnoko, d’avoir malmené le droit. La suite est connue : Le pays fut amené au bord de l’implosion et le régime, attaqué par la rue, est renversé par des militaires qui disaient sauver la République.
L’acte que vient de poser la Cour suprême en procédant à des arrestations qui ne sembleraient pas relever de sa compétence, expose de nouveau le pays à des contradictions dont seul Dieu sait où elles vont nous mener. Peut-on rétablir la justice par l’injustice ? En principe, le droit appelle le droit et on répare l’injustice par la justice et non le contraire. Cet acte posé par le Procureur général près la Cour suprême, crée assez de sentiment de frustration qu’il n’apporte de satisfaction dans l’opinion générale. Les Maliens veulent connaitre la vérité dans l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires mais pas de cette manière. Cette manière de faire donne l’allure d’un règlement de comptes d’une épuration politique en vue des élections. Ce sentiment est partagé par l’association des Procureurs et poursuivants et la Référence Syndicale des Magistrats qui se sont exprimés sur le sujet. La Cour suprême n’est pas sur le chemin du droit, à les en croire. Par conséquent, une énième crise va-t-elle naitre à cause de cette violation du droit ? C’est la question que nous nous posons quoiqu’il ne soit le souhait de personne en tout cas pas de personne soucieuse du devenir de ce pays de voir de nouveau le Mali sombrer dans l’abîme. Mais la justice doit éviter d’être instrumentalisée par les politiciens qui se battent uniquement pour leur propre survie. La justice est le dernier rempart pour sauver ce pays. Si elle cède, c’est tout le pays qui va s’écrouler. Que cette justice se ressaisisse alors qu’il est temps !
El hadj Tiémoko Traoré
Source : Le Pouce