Issa Kaou Djim est un propagandiste de la rue. Parachuté sur la scène politique sous le couvert de l’imam Mahmoud Dicko, ce vendeur de percale est devenu sous la république des Colonels le 3ème vice-président d’un Conseil national de la transition, un organe illégitime et illégal. Chassé comme un malpropre de la CMAS(Coordination des mouvements et associations de soutien à l’Iman Mahmoud Dicko) par les membres de l’organisation avec la bénédiction de l’Imam Dicko, Issa Kaou Djim a porté sur les fonts baptismaux l’Appel citoyen pour la réussite de la transition(ACRT-Faso Ka Wele). Grand spécialiste en propagande, il a jeté un pavé dans la mare, déclarant que le colonel Goïta sera leur candidat aux prochaines élections.
Ces propos incendiaires ont fait sursauter certains Maliens. Car si l’ex-leader du CNSP (Conseil national pour le salut du peuple), qui avait renversé Ibrahim Boubacar Keïta le 19 août 2020 suite à une révolte populaire menée par le M5-RFP, décidait de se porter candidat aux prochaines élections, ce serait en violation de la charte de la transition. Il ne faut pas qu’il commette l’erreur de sa vie, en quittant son poste de vice-président pour être candidat aux présidentielles.
Les Maliens ne l’accepteront pas, car cela veut dire que l’accaparement des postes de Préfets, de Gouverneurs et de ministre de l’Administration territoriale rentre dans cette stratégie de le faire gagner les élections présidentielles au forceps. Quelqu’un qui n’a que la bande à Kaou Djim, le plus grand opportuniste que Dieu ait créé, va précipiter la chute de la transition en s’aventurant sur ce terrain. Assimi, I kana’a korobo deh (Assimi, n’ose même pas). Votre honneur vous commande de réussir à vaincre ou à négocier avec les groupes terroristes afin de pouvoir organiser des élections propres et crédibles avant la fin des 18 mois accordés par la Cedeao. Tout autre calcul est voué à l’échec. Si après cette mission vous caressez l’ambition de revenir au pouvoir par des élections, vous pourrez vous préparer pour 2027, car vous en avez le droit, si vous démissionnez de l’armée six mois auparavant.
Même si pour le moment, et ce, après les cris de sirène du propagandiste Kaou Djim et de son ACRT-Faso Ka Wele, le colonel Assimi Goïta ne s’est pas prononcé sur son éventuelle candidature ou pas, mais ce scenario rappelle un autre similaire : la Guinée. Pendant le règne de la junte, c’est comme ça que des petits mouvements “lampions” avaient induit Moussa Dadis Camara en erreur, lui promettant leur soutien pour sa candidature. La suite, on la connait, puisque le chef du CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement) avait fini par trahir son “serment”. Ce revirement à 360 degrés avait été l’élément déclencheur du bras de fer entre la junte et les forces vives à l’époque. Un bras de fer qui avait débouché au carnage du stade du 28 septembre 2009 et à l’attentat contre Dadis le 03 décembre 2009. Alors, colonel de salon Assimi, I kana’a Korobo deh !
Aliou Touré
Source : Le Démocrate