Edito : Carnage à Tessit, où sont nos avions de combat ?

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Des soldats maliens embarquent dans un hélicoptère de l'armée de l'Air du Mali à Léré, dans le centre du pays (photo d'illustration).
Des soldats maliens embarquent dans un hélicoptère de l'armée de l'Air du Mali à Léré, dans le centre du pays (photo d'illustration).

Le lundi 15 mars 2021 les FAMa ont été victimes d’une attaque terroriste à Tessit dans la région de Gao. Cette attaque d’une grande lâcheté  et menée avec autant de haine et de mépris, a couté la vie à 33 de nos vaillants militaires. Des martyrs de trop pour nos forces de défense et de sécurité. Cette énième humiliation repose sur la table des multiples questions qui taraudent l’esprit des observateurs avertis.

Comment l’armée du Général Soumaré, Diby Sillas Diarra, Kissima Doucara, Tiécoro Bakayoko peut-elle tombée dans une telle embuscade  sans moyens de défense aériens? Comment une armée d’un pays en guerre asymétrique, où l’ennemi sans visage, est partout et nulle part à la fois, peut-elle être sevrée d’hélicos de combats, d’avions de chasse  et de drones de surveillance?  A la guérilla, il faut répondre par la guérilla. L’autre question est celle de savoir s’il est encore stratégique militairement de garder des camps aux positions géographiques connues par l’ennemi ? En effet, c’est par l’utilisation tous azimuts des technologies de l’information et de la communication que nous gagnerons cette guerre, qui est avant tout, une guerre de renseignements. Comment dans une zone considérée comme bastion du terrorisme, tout un contingent de l’armée pourrait se déplacer sans couverture aérienne pour savoir si l’ennemi est aux aguets ? La relève qui est tombée en embuscade est sans nul doute victime du manque d’avions de combat, de drones de surveillance  et pourtant de 2015 à nos jours le contribuable malien a déboursé plus de 1230 milliards de francs CFA pour équiper nos forces de défense et de sécurité. Quid de la présence des forces étrangères, Barkhane, MINUSMA, G5 Sahel, dont la mission première est de lutter contre le terrorisme au sahel.

Malgré le changement de régime, consécutif au coup d’Etat du 18 Août 2020, en dépit du renforcement des capacités des forces étrangères au Mali, l’armée ne cesse de compter ses morts par dizaines. La liste  des martyrs ne fait que s’allonger sous le nez et à la barbe des milliers d’hommes en uniformes écumant le mali. En situant les responsabilités de toutes ces tueries, on indexera en premier lieu les autorités maliennes, qui ne font pas assez pour équiper les FAMa, à cela s’ajoute l’épineuse question du mode de recrutement des militaires  et de la formation qu’ils reçoivent pour nous défendre. Un officier se peut-il mourir aussi facilement sans causer autant de dégâts proportionnels à ceux de l’ennemi. 33 morts contre 20 du côté de l’ennemi donne à réfléchir sur les moyens dont disposent nos FAMa.

Et pourtant, des  milliers de milliards sont sortis des caisses de l’Etat pour doter les forces de défense et de sécurité des moyens adéquats leur permettant de mener avec brio leurs missions régaliennes. Où sont alors nos 1230 milliards qui auraient dû nous permettre d’avoir une dizaine d’avions de combats, des drones de surveillance et d’équipements au sol ? Les autorités de  la transition sont les premières à être interpellées, elles qui sont chargées de gérer le pays. En effet,  dès leur prise de fonction, elles auraient dû  commencer par enquêter sur l’utilisation que le régime IBK avait faite des 1230 milliards destinés à équiper les FAMA. Au lieu de cela, elles se sont plutôt préoccupées des postes et autres privilèges qu’elles pourront avoir en occupant tel ou tel postes, reléguant la lutte contre la corruption au second plan.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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