On s’y attendait ! Les examens de fin d’année du BT1 et BT2 ont démarré, ce lundi 9 août 2021, sur des chapeaux de roue. LesSyndicats de l’Education signataires du 16 Octobre 2016 (SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES), dont les militants sont quasiment employés par l’enseignement public, ont majoritairement concrétisé leur mot d’ordre de boycott des épreuves. Ainsi, en dépit de la mise en place de dispositions sécuritaires par le Gouvernement, ils ont pu empêcher, dans certains centres d’examens, leurs collègues non-grévistes de l’enseignement privé et les candidats d’y participer. Néanmoins, les épreuves du Brevet de Technicien (BT) 1 et 2 ont bien pu démarrer sur la quasi-totalité du territoire national.
Après avoir claqué la porte aux négociations avec le Gouvernement, les Syndicats de l’Education signataires du 16 Octobre 2016 avaient, à travers la lettre circulaire Numéro 10, en date du 07 août 2021, appelé leurs militants à une mobilisation générale pour la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les structures de l’éducation, à compter de ce lundi 09 août, sur toute l’étendue du territoire national. Comme la réponse du berger à la bergère, le ministère de l’Éducation nationale, à travers un communiqué, a aussi réaffirmé, ce dimanche 8 août 2021, la volonté du gouvernement de démarrer les épreuves du BT 1 et BT2 à la même date du lundi 09. Notamment avec les enseignants du privé (non-grévistes).
Chaque camp a donc malheureusement tenu ses engagements. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 sont résolument attachés à leur statut particulier comme à la prunelle de leurs yeux. D’où leur obstination pour l’application stricte et continue de la loi N 2018 -007 du 16 janvier 2018 votée en leur faveur. Mais une loi dont le Gouvernement Choguel veut contrarier. Ainsi pour la préservation de leur acquis syndical, les Signataires ont décidé, outre l’arrêt de travail, de mener la désobéissance civile en invoquant l’article 121 de la Constitution de 1992.
Mais ce bras de fer, désormais engagé entre le Gouvernement et les Syndicats de l’Education est plus dangereux qu’infructueux. Et, il n’est pas du tout de nature à apaiser le front social déjà très tendu dans notre pays. Face à cette criarde réalité, les maliens sont désormais dubitatifs. Et sont de plus en plus nombreux à s’interroger : Les épreuves du Brevet vont-elles continuer à se dérouler ? Quid des autres examens (DEF, CAP, Baccalauréat) ? L’année scolaire pourra-t-elle être sauvée ? Quel devenir pour l’école malienne ?
Quoi qu’il en soit, il faut forcément que ces deux partenaires naturelles de l’école malienne se débarrassent de leur hache de guerre et reviennent vite à la raison. Pour s’entendre au moins sur l’essentiel. Ils sont vivement condamnés à consentir à un compromis. La guéguerre entre le Gouvernement et les enseignants signataires doit connaître le plus tôt possible son épilogue. Les deux camps sont vivement condamnés à consentir à un compromis Cela est d’autant nécessaire pour la sauvegarde et la promotion de l’éducation au Mali.
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Pélican