Le dimanche 08 mars, la campagne pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale de mars et avril 2020 a été officiellement ouverte sur toute l’étendue du territoire national. Très probablement, les électeurs se rendront aux urnes, le 29 mars, pour exprimer leur vote au premier tour de scrutin. Pourtant, l’équanimité et l’enthousiasme d’aller aux élections ne font pas l’unanimité entre l’ensemble des acteurs politiques maliens. Pour cause ? Les législatives futures sont d’ores et déjà discutées entre eux.
Le weekend dernier, le ministre de l’Administration territoriale et son homologue de la Communication, Chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, ont rassuré, devant la presse, que toutes les dispositions seront prises par les forces de Défense et de Sécurité pour la sécurisation des populations et bureaux de vote le jour du scrutin.
Le Délégué général aux élections, général Siaka Sangaré, affirme que le fichier électoral comporte des améliorations et des innovations. D’autant qu’il considère que le fichier électoral, après révision des listes électorales, retient plus de 7 millions d’électeurs potentiels après les radiations. Toutefois, le Secrétaire Général de l’Administration territoriale bémolise les propos de son Chef de département en regrettant que “La relecture de la loi électorale n’était pas possible avant la date butoir du mandat des députés. Par conséquent, le Gouvernement a décidé d’organiser le scrutin sur la base de l’ancienne carte électorale”.
Ce satisfécit béat affiché par le Gouvernement et la Délégation Générale des Elections, mais relativisé par le Secrétaire Général de l’Administration territoriale, est réfuté par l’ensemble de l’opposition politique malienne. Ainsi, le Front pour la Sauvegarde de la démocratie (opposition) exprime ses inquiétudes sur la transparence des futures législatives.
Dans une déclaration datée, du 7 mars, et signée par le Chef de file de l’opposition malienne, le Front pour la sauvegarde de la démocratie relève plusieurs points qui pourraient mettre en cause la crédibilité et la transparence des législatives. Notamment : l’impréparation du scrutin, l’expiration du mandat de la CENI, le manque de parité des membres qui y siègent, les « faiblesses » du fichier électoral récemment audité.
Le Front, puisant une partie de son argumentation par les propos du président de la CENI qui stipule que « le fichier contient environ 400.000 noms de personnes décédées non expurgées », estime, par conséquent, qu’organiser les législatives sur la base d’un fichier pareil est « inacceptable ». Quand la même CENI déplore aussi l’absence de plusieurs autres centaines de milliers de nouveaux majeurs. Des argumentaires dont le Front se base pour dénoncer l’impréparation du scrutin.
Wait and see !
Gaoussou Madani Traoré
Source : Le Pélican