Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a ouvert officiellement, ce samedi 14 décembre 2019, les travaux du dialogue national inclusif (DNI), en cours au Cicb. Ce DNI ressemble plutôt à un monologue, un folklore et une farce.
L’absence du chef de file de l’opposition, des anciens Premiers ministres Soumana Sako, Modibo Sidibé et Cheick Modibo Diarra , du parti Sadi du Dr Oumar Mariko, du parti UPM du Dr Baila Niang, de l’Adepm, du Craj Faso Gnèta de Mahamane Mariko, du parti FAD de Nouhoum Sarr, de la ligue démocratique de Moussa Sinko Coulibaly, le parti Monade Faso Gnèta, du Cnid de Mountaga Tall, du MPR de Choguel Kokalla Maïga, du Modec de Konimba Sidibé, des associations Adema et Cnid, des refugiés…. confirme l’échec cuisant du dialogue national inclusif.
Dans un tel contexte, peut-on parler de Dialogue national en choisissant juste quelques participants parmi les 18 millions de Maliens et en soudoyant des groupes armés de la CMA ? Oui si l’objectif recherché est de nous diviser encore plus afin de nous affaiblir davantage. Ce DNI qui est une farce a été l’occasion idéale pour ces bandits armés de la CMA, une minorité de la population de se moquer de la majorité des Maliens. Pour preuve, il y a eu de vives tensions dans les discussions lors des travaux du DNI quand Moussa Ag Assarid voulait coûte que coûte s’exprimer en tamasheq parce que certains dans la salle s’exprimaient en bambara. Il a joué à la provocation, irrité bon nombre de participants en parlant des populations de l’Azawad. Il a failli être lynché.
Notre pays a été placé sous tutelle de la communauté internationale par la France et ses alliés depuis la chute du Général Amadou Toumani Touré en mars 2012. Le président IBK et son gouvernement ne peuvent tenir le langage de la vérité à ces prédateurs économiques parce qu’ils sont toutes coupables de la situation actuelle.
Les éventuels représentants du Peuple qui ont été désignés pour prendre part à ce Dialogue national peuvent-ils empêcher cette guerre économique taillée sur mesure et imposée par la force par la communauté internationale dont les seuls ingrédients ont été et demeureront la corruption institutionnalisée, l’injustice et l’impunité ? Pourquoi ont-ils alors attendu tout ce temps pour se mettre ensemble ?
Chers concitoyens, notre pays a été vendu et c’est au cours de ce Dialogue national que les acheteurs se feront une idée sur les forces et les faiblesses de ceux qui veulent s’opposer à la prochaine révision constitutionnelle en vue de les museler ou éventuellement de les neutraliser.
D’ailleurs où se trouve la nécessité de réviser une constitution écrite avec le sang du Peuple afin d’adapter son contenu aux exigences des rebelles consignées dans l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger ? Cette constitution peut-elle être révisée en cette période de guerre ?
À ces participants, nous leur disons tout simplement de prendre leurs “brou-brou” (miettes) et surtout de ne pas penser que le peuple malien est dupe. Seulement, retenez bien que ce pays est un héritier de grands empires et qu’il y a encore des anonymes qui sont prêts à se battre jusqu’à la dernière goutte de sang pour sauver leur patrie.
En tout cas, ce Dialogue national n’est juste qu’un instrument politique pour permettre à ceux qui ont vendu le Mali de faire porter la responsabilité historique au Peuple tout entier. C’est également une énième opportunité offerte aux organisateurs d’exposer nos divergences à la face de nos ennemis qui n’attendent que ça pour nous anéantir définitivement.
Aliou Touré
Source : Le Democrate