Car le gouvernement malien, spécialisé dans le déplacement des problèmes au lieu de les résoudre, peine à trouver un consensus avec le syndicat des enseignants du secondaire. Il tente d’adopter d’autres stratégies pour monter la population, notamment les parents d’élèves contre les enseignants. Quand ils ont su qu’avec les précomptes, les enseignants restent toujours déterminés. Le ministre du Travail et de la Fonction publique, Diarra Racky Talla, a jugé nécessaire de faire des missions à l’intérieur du pays pour tenter d’intoxiquer la population afin que certains d’entre eux lâchent prise. Elle s’est rendue à Dioïla, Ségou, Sikasso…Ces missions n’ont servi à rien, puisque les différents syndicats ont refusé d’y prendre part. Mais, que veut au juste Racky Talla ?
Le gouvernement est le seul responsable de cette grève des enseignants, puisque c’est à lui de trouver des voies et moyens pour offrir une éducation de qualité aux enfants. Et cela passe forcément par la création des conditions minimum de travail. Le ministre Racky Talla, très gonflée et incapable de discuter avec les enseignants, pense que, l’école étant décentralisée, il est nécessaire de faire des missions dans des localités pour amener les parents d’élèves à monter la pression. Mais, elle s’est trompée complètement, puisque partout où elle est passée, elle a trouvé que les syndicats ont déjà édifié la population à travers des débats et des émissions sur des radios. En tout cas, ce n’est pas de cette manière que l’année sera sauvée. Donc, le ministre Talla doit descendre de ses chevaux et retourner à Bamako, et appeller les leaders syndicaux pour un dialogue franc. C’est mieux, sinon elle continuera toujours à gaspiller les fonds publics. Dieu seul sait combien ces missions coûtent au budget d’Etat. Au Mali, où vont les fonds alloués à l’éducation ? Ces fonds ne peuvent-ils pas servir à offrir aux enseignants un plan de carrière, les allocutions familiales et de documentation qui sont les véritables points de discorde entre le syndicat et les autorités. Il est nécessaire de préciser que 34% du budget national (soit 1/3 du budget) sont alloués à l’éducation. Avec tout cela, la qualité demeure faible dans ce domaine. Le niveau est bas. Pour renverser la tendance, il faut nécessairement une politique conséquente, mais aussi la transparence dans la gestion des fonds alloués à l’éducation.
Le comble est que face à ce ‘’génocide scolaire’’, c’est l’indifférence des élus de la nation. Ils avaient pourtant interpellé des ministres juste avant la rentrée scolaire à cause de la fermeture d’une seule école : “Collège Horizon”. Ce qui a retardé la rentrée scolaire 2018-2019. Aujourd’hui, toutes les écoles publiques du Mali sont fermées, mais ces députés sont restés sourds-muets. Ce qui nous montre qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et non le peuple. Ils avaient interpellé ces ministres parce que leurs enfants étudient dans ce collège. C’est-à-dire pour leurs intérêts personnels. Honte à eux et qu’ils sachent que l’histoire les rattrapera. Aujourd’hui, plusieurs milliers d’enfants ne vont plus à l’école et ils deviendront sûrement des futurs bandits, rebelles ou délinquants. Il faut que les parents d’élèves se réveillent et qu’ils sachent que ces dirigeants ne se soucient pas de l’avenir de nos enfants, car leurs enfants continuent à étudier dans les grandes écoles à l’extérieur du pays. A quand la fin de ce « génocide scolaire » ?
Aliou Touré