Le président IBK est un mordu du jeu politicien. Lequel consiste à prendre le dessus sur l’adversaire en usant de procédés inattendus, voire peu éthiques. Il l’a démontré lors de ce qu’il est convenu d’appeler » la décrispation de la vie politique post-électorale « .
L’amorce du processus – le coup de fil d’IBK à son » cadet Soumaila Cissé » suivi de deux rencontres dinatoires dans le secret du palais de koulouba avait été salué par un gigantesque ouf de soulagement des Maliens et des amis du Mali de par le monde.
Son terme, deux mois plus tard (début mai) sera un échec retentissant en ce que le Front pour la Sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces démocratiques (CoFoP) les deux principaux regroupements de l’opposition ainsi que les FARE, SADI, ADP-Maliba étiquetés » autres opposants » ne sont pas signataires de » l’accord politique de gouvernance » Conséquence, ils ne participent pas au » gouvernement de mission »
Tous s’accordent pour motiver leur attitude par la non-observation par le président de la République du principe de la prise des décisions sur tous les sujets par voie consensuelle, retenu lors des » concertations approfondies » qu’ils ont eues avec lui. Ainsi, à les entendre, le Premier ministre Dr Boubou Cissé a été nommé sans qu’ils aient été » ni consultés ni associés » contrairement à ce qu’a affirmé la présidence de la République dans un communiqué qui a fait polémique.
Autre illustration de ce que le président s’engage pour une chose pour faire son contraire : il met sous le coude le draft du « projet d’accord politique » rédigé par l’opposition sur la base, dit-elle, des résolutions consensuelles adoptées lors des » concertations » pour lui substituer » un protocole d’accord politique de gouvernance » mis au point par Dr Boubou Cissé, probablement sous la dictée du président lui-même.
Un geste qui, au-delà de son caractère jugé cavalier montre, selon l’opposition, qu’elle et IBK » ne parlent pas des mêmes problèmes ni du même Mali « .
Courte queue se payant par courte queue, le FSD a jeté, jeudi dernier, un énorme pavé dans la mare présidentielle en annonçant qu’il faut d’abord assurer l’intégrité du territoire national en libérant Kidal avant toute révision constitutionnelle « .
Le retour de l’Adrar des Ifoghas dans le giron national est le principal point faible du leadership IBK. Il peine à le réaliser, préférant entretenir l’idée absurde que la France ou la communauté internationale y fait obstacle. En réalité seul le recours à la force n’est pas envisageable car il constituerait à la fois une violation de l’accord de cessez-le-feu de 2014 et de l’accord d’Alger.
Pour le reste, c’est au pouvoir en place de trouver un modus opérande avec la CMA, ce qu’il n’est pas parvenu à faire depuis cinq ans qu’une dynamique de paix est enclenchée.
En liant la révision constitutionnelle, clé de voûte de l’action du » gouvernement de mission » à la récupération de Kidal, un thème fort mobilisateur pour la majorité de nos concitoyens, soumaïla Cissé et ses amis entendent faire payer à lbK ses entourloupes qui ont mis en berne la dérigation tant recherchée et remisé au rancart » le partage des responsabilités » qu’ils s’estimaient en droit d’en entendre.
Au-delà, cette nouvelle posture donne le ton de l’âpreté des discussions préparatoires du dialogue national inclusif, perçu comme la bouée de sauvetage de la nation en péril.
Par Saouti haidara.
Source: Indicateur renouveau.