Le vendredi 5 juin dernier, la troïka, composée du FSD de Soumaïla Cissé, dont l’intérim est assuré par le tonitruant Choguel Maïga, de la CMAS de l’Imam Mahmoud Dicko et d’Espoir Mali Koura (EMK) du cinéaste et non moins ancien ministre, Cheick Oumar Sissoko, démissionnaire du SADI, a réussi un grand meeting de mobilisation, à la place de l’Indépendance. Objectif : réclamer le départ du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, avant 18h.
Le chef d’orchestre, l’imam Mahmoud Dicko, après son intervention, au cours de laquelle, il a juré au nom de Dieu en ces termes: « Billahi, Billahi, Billahi ! Si IBK ne nous écoute pas, le pire est devant nous », a quitté les lieux en bon gentleman.
Contrairement au putschiste Moussa Sinko Coulibaly et le démissionnaire du SADI, Cheick Oumar Sissoko, qui ont pris à 18 H, la tête d’un cortège pour se rendre au domicile d’IBK, pendant que d’autres sont rentrés tranquillement chez eux.
Les deux personnes, les plus mal intentionnées des leaders contestataires, pensaient faire à IBK ce que les hommes d’Amadou Aya Sanogo ont infligé à Dioncounda Traoré en 2012, durant la Transition mouvementée, consécutive au départ d’ATT du pouvoir. Heureusement pour la République ! Les forces de sécurité ont pu agir à temps pour disperser la foule, excitée par des discours haineux.
L’intention des manifestants qui consistait à aller attaquer le Président de la République à domicile est un acte délictueux. Ceux qui ont pris cette initiative doivent être tout simplement recherchés et punis. Coulibaly et Sissoko, les deux émeutiers en tête sont connus.
L’Etat doit régir sur un double plan : prendre en compte les préoccupations fondées, relatives à la gouvernance, ensuite s’assumer pour rétablir son autorité.
La République va-t-elle continuer à subir les assauts d’une opposition jusqu’à son effondrement ? Que nenni ! Elle doit se réveiller ! Elle doit se battre pour prendre la situation du pays en mains aujourd’hui plus qu’hier ! Il y va de son existence.
Face à une opposition opportuniste qui profite des moments difficiles du pays, consécutifs à des situations conjoncturelles, accentués par des problèmes structurants, le pouvoir doit être uni et fort, avec des actes concrets qui rassurent le citoyen lambda. Malheureusement, au sein même de la majorité présidentielle, il existe bien des failles, des gens qui susurrent la chute du régime parce qu’ils n’ont pas accedé aux postes escomptés.
Quant au Président de la République, il laisse faire sûrement par confiance et agit peu pour atténuer les querelles. Ses consignes ne parviennent jamais à sa majorité, au bon moment. Par exemple : l’élection du président de l’Assemblée nationale. Aussitôt après les résultats, IBK aurait dû appeler les ténors de son parti, voire de sa majorité, pour leur expliquer son choix, basé sur une vision, au lieu de les laisser s’entredéchirer d’abord.
Il s’agit donc, de revoir la gouvernance, avec une nouvelle organisation, une nouvelle méthodologie, avec des signes visibles et lisibles.
Le pouvoir émane de Dieu, l’imam Dicko le sait mieux que quiconque. Ce que l’opposition, soutenue par cet homme respectable, n’a pas obtenu dans et par les urnes, ne pourra pas être acté par la rue, par un mouvement insurrectionnel ou simplement un putsch militaire.
Vouloir prendre le pouvoir par ces méthodes peu démocratiques est suicidaire pour la République, qui peine à se relever, suite au putsch débile de 2012 et à l’occupation djihadiste, dont les conséquences continuent à anéantir les nombreux efforts du Gouvernement malien.
Pour l’instant IBK est toujours aux commandes. Qu’il plaise à Dieu qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin de son mandat en 2023, en passant démocratiquement la main à un autre qui saura faire mieux que lui.
Wa Salam !
Elhadj Chahana Takiou
Source : 22 septembre