Edito : IBK,faut parler !

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Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué
Le directeur de publication du Journal « Le Pays », Boubacar Yalcoué

Je m’épargne d’emblée la foudre des lecteurs qui tiennent beaucoup au français académique. Langage courant ou soutenu, on n’en a plus besoin au regard de la situation critique qui prévaut dans la capitale malienne. L’essentiel, c’est de se faire comprendre. Et la majorité des maliens sous le choc à cause de la gestion catastrophique du régime n’a pas fait long chemin dans les études. Ils disent avoir assez souffert et n’ont qu’un seul objectif à l’esprit. Il faut changer la roue rouillée.

Depuis des années, la conclusion est tirée par rapport à la capacité d’IBK de gérer le pays. L’on pensait pouvoir se débrouiller avec lui, via des pressions par moment pour le faire bouger, jusqu’à la fin de son mandat. Mais l’effet dangereux, c’est l’entourage du Président de la République. IBK est là physiquement, mais d’autres gèrent le pays à sa place. Les gens en doutaient pendant longtemps. L’évolution récente des évènements en dit long. Elle vient de mettre au grand jour l’hypothèse d’un grand complot contre le Mali. Un réseau puissant semble être constitué pour la sale mission et grâce à la baraka de la terrible femme rebaptisée par les internautes ‘’ Karaba la sorcière’’, il se renforce.

C’est à cause d’elle d’ailleurs que la contestation a atteint un tel degré. Elle a mal tranché les résultats du second tour des législatives. Son attitude, c’est du vol sans diplomatie.

Ce qui amena le rassemblement autour de l’Imam Mahmoud Dicko à adopter la posture d’en découdre avec le régime.  Après le 5 juin, le 19 juin est callée pour ‘’l’assaut final’’. Plusieurs membres clament déjà qu’ils prendront part juste pour déposer IBK ce jour quelle qu’en soit la façon de faire. C’est là où les positions divergent. Même au sein de la plateforme qui bat le pavé, le constat est perceptible. Mahmoud Dicko est pour le départ pacifique d’IBK. Plusieurs personnalités ont aussi rejoint les rangs sous cette seule condition. Pourront-ils calmer les esprits au cas où le rassemblement du vendredi prochain aura lieu ?

Pour le moment, des tractations sont en cours afin de désamorcer la bombe.

Le plus important, à cet instant, c’est la personne d’IBK. Pourquoi ce silence pendant tout ce temps ? Où se trouve-t-il ? Il doit impérativement parler à son peuple. Adhérer clairement à la plupart des revendications liées à la mauvaise gouvernance ; accepter le dialogue sans tabou et faire des propositions de sorties de crise. Là, il sera appelé forcement à faire des concessions. Cela est aussi nécessaire. Aucun sacrifice n’est de trop pour sauver le Mali.

Boubacar Yalkoué

Source : Le Pays

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