Le Mali vit l’une des pires crises de son existence et l’on se demande si sa résolution est la priorité de tous. A commencer par le président de la république.
L’interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique alimente cette assertion. Une interview, surtout d’un tel niveau, demande un aller-retour. Le Président aurait dû demander à voir le texte avant publication. Si cela n’a pas été fait, c’est grave et si cela a été fait, alors, c’est très grave. Le Président qui passe le clair de son temps à implorer les gens à oublier un peu leur égo et s’occuper du Mali ne doit pas défier ou provoquer. Si le Mali est en guerre (Et il est vraiment en guerre) comme le ait le Président il ne faut donc pas ouvrir d’autres fronts.
Le Président de la république « l’aîné sans être le plus âgé » doit se mettre au-dessus de la mêlée. Il doit s’interdire certaines phrases assassines et certains propos moqueurs. On le dit chez nous « que l’on peut oublier le coup reçu mais jamais la parole blessante’ Celui que le Président a traité il y a peu de « petit monsieur » se trouve être aujourd’hui le chantre de la diplomatie malienne. Tout malien doit se dédier à la résolution de la crise multidimensionnelle que connaît notre Mali.
Le Mali le seul bien que nous avons en commun. L’amour de la Patrie est une des plus importantes « sunna » du Prophète Mahomet (PSL). En invitant le peuple du Mali à un débat national inclusif et en désignant des hommes et des femmes pour le conduire, le Président de la république n’a plus besoin de dire ce que ce débat sera ou ne sera pas. C’est parce qu’il pense que c’est au peuple malien et à lui seul de trouver les solutions) à la crise qu’il lui fait appel. Le Président doit éviter de donner raison à ceux des nôtres qui pensent qu’il est déconnecté de la réalité dans le meilleur des cas et dans le pire des cas qu’il joue le jeu des puissances occidentales. L’adepte de la littérature gréco-latine et des belles lettres médiévales doit avoir un sens aigu de la mesure, du sens. Qu’Allah assiste notre Mali.
Hamidou Konaté
