Edito: Le devoir d’exemplarité des autorités de la transition

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© AFP - Michele Cattani Le président de transition malien, Bah Ndaw, et le colonel Goïta, chef de la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août, ont prêté serment devant la Cour suprême, le 25 septembre 2020, à Bamako
Le Président de la transition, chef de l'état Assimi Goita et l'ex président de la transition Bah n'daw (image d'archive)

Les trois personnalités civilo-militaires qui sont à la tête de l’exécutif, bénéficiant  d’un préjugé favorable quant à leur intégrité morale, ne sont plus exemptes de reproches. Elles sont même blâmables après s’être rendues coupables de violation grave de la constitution qu’elles sont censées être les premiers garants. Le président de la transition Bah Daw, son vice-président le colonel Assimi Goita et le Premier ministre Moctar Ouane n’auraient jusqu’à présent déclaré leurs biens conformément à la constitution après avoir été investis des missions ; qui sont les leurs et surtout à  une période d’incertitudes et de questionnements.

Notre constitution écrite du sang des martyrs de 1991 est formelle là-dessus. Le président de la République, 48 heures après son investiture est tenue de présenter ses biens avant de commencer sa mission de service public. Bah Daw s’est-il soumis à  cet exercice républicain ? Pourrait-on exiger du vice-président et du Premier ministre ce qu’il avait lui lui-même refusé de faire? Quid des ministres et autres directeurs ou chefs de services ? Les autorités de la transition ont tout simplement failli à  leur devoir, celui de l’exemplarité et de la transparence. Ce petit geste qui pourrait paraître anodin, pour certains, voire  sans importance pour d’autres,  pourrait constituer la première plaie de la transition qui handicaperait les plus hautes autorités du pays.

Le triumvirat à  la tête de l’exécutif  semble déjà rater le tournant décisif de l’histoire et il est fort probable que les réformes et autres jalons du Mali kura attendus de la transition ne soient tout simplement qu’une illusion et le pays risquerait de tomber dans les mêmes travers que par le passé. Et pourtant, nombreux étaient les maliens et mêmes des amis et partenaires à  fonder de l’espoir sur les nouvelles autorités pour sortir le Mali du cycle infernal des coups d’état avec des réformes idoines qui corrigeraient toutes les insuffisances et imperfections de notre constitution et autres lois y afférentes. Sans être un oiseau de mauvais augure prédisant une issue défavorable, disons le net et sans ambages que le départ  de la transition est clopinant.

Il revient désormais aux autorités de la transition de rectifier le maladroit tir afin de regagner la confiance du peuple et opérer les changements auxquels le peuple malien aspire. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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