Edito: Le Mali dans tous ses états IBK et Boubou dos au mur

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Chiaka Doumbia
Chiaka Doumbia

L’état de grâce pour le Premier ministre Dr Boubou Cissé et ses ministres n’a duré que le Mois sacré de Ramadan. La classe politique est en pleine ébullition. La situation sécuritaire dans la région de Mopti se dégrade d’avantage avec des tueries en masse.

L’accalmie sur le terrain politique était visiblement trompeuse. La Plateforme Ensemble pour le Mali (EPM) dirigée par Dr Bocari Tréta est en pleine déconfiture avec la création de deux autres regroupements. Il s’agit de l’Action Républicaine pour le Progrès de l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly et le Pôle politique de consensus de Jeamille Bittar. La composition du gouvernement de Dr Boubou Cissé a laissé des plaies béantes au sein de l’EPM.

Il n’est pas exclu que certains déçus du Rassemblement pour le Mali (RPM) montent une fronde contre le chef tisserand, Dr Bocari  Tréta, déclaré persona non grata dans certains milieux du pouvoir, à cause de son soutien à la motion de censure ayant contraint Soumeylou Boubèye Maïga à démissionner de son poste de Premier ministre. Le Mouvement SBM 2023 a posté récemment sur sa page Facebook un message qui prend le contrepied à la décision gouvernementale de proroger le mandat de la V législature.

Le débauchage de l’aile dure du Front pour la sauvegarde de la démocratie par le Président IBK, l’entrée au gouvernement du Président de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), maillon important de la coalition des forces patriotiques (CoFop) ont fragilisé l’opposition. Le FSD, l’aile radicale de la CoFop ainsi que d’autres forces politiques et de la société civile rejettent la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale. Il est donc trop tôt de croire à une neutralisation certaine de l’opposition par le Président de la République qui risque d’être victime de ses propres dribbles dans cette situation d’incertitude et d’inquiétude.

Les tueries continuent de plus belle. Les agents de l’administration désertent leurs lieux de service à la demande de leurs syndicats. La situation sécuritaire alarmante dans la région de Mopti avec son lot de morts quotidien met le Président ! IBK et son gouvernement dans une posture difficile. Le Chef de l’Etat et son équipe n’apprécient pas les manifestations populaires contre les forces onusiennes de la Minusma et de l’Opération Barkhane comme ce fut le cas le 17 juin dernier à Mopti.

Et pourtant ces marches ont l’avantage d’accentuer la pression sur la communauté internationale dont la présence sur le sol malien n’empêche pas ces massacres inédits dans cette nation millénaire où les différentes communautés ont toujours cohabité sans problème. A l’instar de la Venise malienne, d’autres villes envisagent également de manifester leur ras-le bol. Le revers de la médaille est que ces manifestations risquent de se retourner contre les autorités dont la gestion des affaires publiques ne semble guère convaincre leurs nombreux concitoyens.

Le régime d’IBK est sur une très mauvaise trajectoire.

Et le Mali est menacé dans son existence. Le sentiment communautariste se développe de plus en plus. Les revendications régionalistes sont devenues des armes de chantage entre les mains de cadres en quête d’émotion personnelle: Souvent, l’0n ne peut s’empêcher de poser la question de savoir si le pays est réellement gouverné.

Par chiaka Doumbia.

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