Depuis deux semaines déjà, les enseignants, notamment les syndicats de la Synergie l’enseignement, observent une nouvelle grève de 480 heures. Ils persistent et signent dans leur position pour dénoncer le manquement du gouvernement d’honorer notablement à ses obligations mais aussi la non tenue de ses engagements vis-à-vis d’eux. Le principal point de discorde entre les deux parties ne concerne que l’article 39 du statut général des fonctionnaires. Dont les syndicats exigent qu’il soit appliqué.
Du côté Gouvernemental, on s’accorde à laisser entendre qu’on est toujours ouvert au dialogue. Alors que sa réponse aux revendications des grévistes, par un recrutement massif de 15000 enseignements sortis des Instituts de Formation d’Enseignants du Mali (IFEM) pour qu’ils se substituent aux grévistes en plus de l’application systématique des dispositions de suspension de salaires des enseignements pour motif de grève, n’est pas de nature à apaiser la situation et lui place au même niveau d’extrémité que la Synergie.
Pourtant, il n’est un secret pour personne que l’année scolaire 2018-2019 fut fortement perturbée par d’incessantes grèves à répétition. Ce qui a failli compromettre cette année académique mais qui a été heureusement sauvée de justesse. L’année scolaire 2019-2020 ne doit pas connaître le même sort que la précédente. Raison pour laquelle, il faut nécessairement régler cette récurrente problématique de l’école malienne par la recherche de consensus entre les deux parties.
D’ores et déjà, l’évidence est que ces mouvements de grève paralysent l’ensemble des établissements scolaires publics de notre pays. Les enfants inscrits dans des écoles de l’enseignement public, même s’ils sont aujourd’hui minoritaires dans notre système éducatif, sont tout de même des maliens de pleins droits qui doivent aussi bénéficier d’une meilleure éducation et d’une bonne instruction scolaire. Ils ne doivent pas, en aucune façon, faire les frais des querelles de clocher entre le Gouvernement et les enseignements grévistes.
Pour l’intérêt supérieur de la nation, chaque partie, Gouvernement comme Synergie, doit in fine revenir en de meilleur sentiment pour forcément se remettre à hauteur de souhait. C’est à ce seul prix que le salut viendra. D’autant que tout pays qui veut réellement se développer, pour compter dans le concert des nations, ne peut se permettre de négliger l’éducation de ses enfants. Car l’école est et reste le cadre idéal qui forme les ressources humaines. Ainsi toute nation qui en possède les meilleures, peut valablement se targuer de pouvoir se hisser au premier rang des nations qui comptent. Vivement donc la trêve au bénéfice du consensus!
Par Gaoussou Madani Traoré
Source : Le Pélican