Edito : Le sommet de l’ultime espoir pour le Mali

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Youssouf Sissoko
Youssouf Sissoko

Tous les regards des maliens sont tournés vers le prochain sommet des chefs d’Etats de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO pour voir enfin jaillir la fumée blanche, celle de l’espoir, après cinq longs et pénibles mois de traversée du désert due aux sanctions que l’organisation sous régionale a imposées sur le Mali. Ce sommet serait celui de l’ultime espoir pour éviter à notre pays, déjà embourbé dans une crise multidimensionnelle, de sombrer dans le chaos économico-financier. Les maliens sont véritablement à bout de souffle. Si nous devions avoir l’honnêteté de reconnaitre que l’embargo de la CEDEAO n’est pas la seule cause de l’exacerbation de la crise malienne, il serait sans doute irréfutable qu’il en est pour beaucoup. La guerre Russo-Ukrainienne qui est la deuxième cause de la crise mondiale et qui pourrait être une cause supplémentaire, est venue trouvée une asphyxie financière au Mali. Le hic est que depuis la mise en vigueur des sanctions de la CEDEAO, les autorités n’ont pas fait assez d’efforts pour qu’elles  ne perdurent pas. Aujourd’hui elles sont face à leur responsabilité et il urge de parer au plus pressé pour atténuer la souffrance du peuple qui broie du noir aujourd’hui.

Indéniablement les conséquences des sanctions sont visibles et vécues au quotidien par les citoyens lambda. L’argent est devenu presqu’introuvable, le panier de la ménagère est extrêmement pauvre à cause des prix exorbitants des denrées de première nécessité. Comme si cela ne suffisait pas le secteur privé moteur de l’économie est presqu’à l’agoni. Les entreprises se ferment les unes après les autres, faute de financement et mettant du coup au chômage des milliers de chefs de famille. Le seul point de satisfaction dans la situation chaotique généralisée au Mali est sans nul doute la montée en puissance de notre armée. Incontestablement les FAMA nous donnent du sourire en dépit de notre misère. C’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle les maliens ont accepté ce sacrifice, mais pour combien de temps encore ? Etant entendu que ventre vide n’a point d’oreille, les autorités doivent faire preuve d’intelligence, d’imagination, d’anticipation en évitant que la situation ne devienne exécrable, car ne dit-on pas que la crise sociale est la mère de toutes les crises ?

Sans faux fuyant, ni discours au relent populiste, les autorités doivent réunir toutes les chances de leur côté pour que le prochain sommet des chefs d’Etats de la CEDEAO soit le dernier qui permettra non seulement de lever les sanctions économiques et financières, mais aussi et surtout aux maliens de fumer le calumet de la paix, de la concorde et du bon voisinage avec les pays de la CEDEAO. Pays sans aucun littoral et dont l’économie est tributaire à plus de 70 % des produits d’importation, le Mali, contrairement à certains discours, a tout à gagner en collaborant avec ses voisins plutôt qu’en vivant en autarcie. Le prochain sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la CEDEAO sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry, les trois pays sur le banc des accusés, prévu pour le 4 juin 2022, devra certainement être celui de la dernière chance pour le Mali et permettra à coup sûr à la transition malienne d’amorcer une nouvelle dynamique pour sa pleine réussite. Si cela devrait passer par une mise à plat de l’attelage gouvernemental, le Colonel Assimi Goïta ne doit pas hésiter un seul instant, car le Mali doit être au-dessus de nos considérations partisanes. Vivement la levée des sanctions injustes, inhumaines de la CEDEAO/ UEMOA pour un nouveau départ

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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