Edito : Les enseignants vont-ils faire tomber le gouvernement ?

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Une vue des syndicalistes lors de la conférence de presse
Les Syndicats des enseignants (image d'archive)

L’heure est grave pour le gouvernement Choguel Kokalla Maiga. Les syndicats des enseignants signataires du 15 octobre 2016 sont entrés en guerre. Ils veulent faire appliquer la loi N 2018 -007 du 16 janvier 2018 votée en faveur de l’enseignant malien mais mise sous éteignoir. Ils ont décidé tout arrêt de travail à compter de ce jour et invoquent l’article 121 de la constitution concernant la désobéissance civile.

Un grand moment de doute s’empare des Maliens qui se demandent jusqu’où cette désobéissance civile va nous amener. Le M5 RFP avait évoqué cet article 121 de la constitution et cela avait conduit à une impasse totale qui a débouché au coup d’Etat. On comprend les incertitudes des uns et des autres en ce moment avec cette décision prise par les syndicats des enseignants signataires d’utiliser la même approche de combat que le M5 RFP. Le gouvernement n’a pas à minimiser cette menace qui pèse sur lui. Au contraire, il doit prendre très au sérieux la volonté des syndicats des enseignants signataires de faire aboutir leur revendication pour tous les « moyens pacifiques ».

Devant le parlement des enfants et devant le CNT, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a rassuré que l’article 39 de la loi N 2018 -007 du 16 janvier 2018 portant statut des enseignants lequel stipule que « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général, s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamentale et de l’enseignement préscolaire », n’est pas abrogé. Alors, qu’est-ce qui empêche son application ? C’est la principale question posée et à laquelle le gouvernement n’a pu apporter de réponse convaincante. Faut-il dès lors conclure que le choc est inévitable ? Si oui, alors il faut craindre le pire. Faut-il rappeler à juste titre que l’article 39 de la loi N 2018 -007 du 16 janvier 2018 portant statut des enseignants, a été à la base des problèmes qui ont fait chuter le régime IBK. Il a déstabilisé la transition sous N’Bah Daw et Moctar Ouane jusqu’à leur valoir une mise à l’écart sous forme de coup d’Etat. On peut donc dire qu’Assimi Goita et Choguel sont avertis.

El hadj Tiémoko Traoré

Source : Le Pouce

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