Alors qu’on pensait mettre à profit cette occasion idoine, qu’est celle de la transition, pour mettre enfin notre pays dans la voie de la démocratisation, de l’état de droit et du développement harmonieux, ce serait mal connaître nos hommes politiques, aux egos surdimensionnés, qui sont prêts à vendre le Mali pour leurs intérêts égoïstes. Sinon, comment comprendre que la classe politique ne puisse pas s’entendre sur l’essentiel qui est le Mali pour enfin poser les bases d’une véritable refondation, après trente ans de colmatage et de pilotage à vue. Il n’y a pas de raison, disposant de la matière grise, que les Maliens ne se mettent pas ensemble pour sortir leur pays de l’instabilité politico sécuritaire, voire institutionnelle.
La transition semble être cette belle opportunité pour un nouvel envol celui qui nous permettra de corriger tous les errements du passé et de pouvoir doter enfin le pays de solides fondations démocratiques que même si un diable venait au pouvoir ne pourrait pas ébranler. Il suffit juste qu’on sorte des calculs politiciens et des intérêts égocentriques pour ne voire que le Mali. Oui, la classe politique doit, pour une fois, se racheter, redorer son blason et améliorer son image ternie. Elle apparait aujourd’hui, aux yeux du citoyen lambda, comme une classe politique corrompue, égoïste et égocentrique, prête à tout pour préserver ses intérêts sordides. Pourquoi ne pas se laver de ce pêché originel, né avec la démocratie ?
Si la classe politique ne se montre pas suffisamment responsable, si elle ne fait pas son mea-culpa, il revient à l’écrasante majorité de dicter sa volonté, car elle détient la souveraineté, donc elle doit être maitre de son destin. Le grand peuple a sans nul doute l’occasion et le moyen de bâtir un Etat véritablement démocratique en soutenant cette transition et en exigeant d’elle la résolution des sempiternelles crises politico-institutionnelles, voire sécuritaires. Le Mali a trop souffert et les Maliens sont devenus la risée du monde, entendons-nous sur l’essentiel pour le ramener dans le concert des nations démocratiques et prospères.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept