Koulougnon, Ogossagou, Sobanou-Kou…après tant d’autres localités maliennes devenues tristement célèbres. Où demain ?
La tragédie semble ne plus vouloir quitter le Mali. Des centaines d’innocents dont des femmes et des enfants massacrés sans état d’âme ! Leurs habitats et bétail détruits ! Des corps humains déchiquetés ou calcinés comme passés au crématorium ! Des morts et des morts. Et encore des morts ! Sur place, rien que des champs de ruine!
Des femmes prennent leurs enfants par la main ou à califourchon sur leur dos pour se mettre à l’abri ces barbaries innommables. Sinistres spectacles qu’on pensait ne voir que sur le petit écran ! Quel triste sort pour notre Maliba, devenu ainsi la seconde patrie de la bête humaine sous nos tropiques pour emprunter une expression au doyen Amadou Béidy Haïdara ! De Koulougnon à Sobanou – kou, c’est presque la même ampleur, le même mode opératoire, le même effet surprise, la même absence d’indice sérieux pour pister des génocidaires en train d’ébranler les bases de notre vivre ensemble.
Pourquoi ces tueries chez nous ? Que visent ces faiseurs de morts d’innocents? D’où viennent-ils? Vivent-ils parmi nous ? Surgissent-ils subitement de terre comme par magie ? Ou alors tombent-ils directement du ciel, largués avec leur arsenal par des aéronefs fantômes, au nez et à la barbe de nos radars ? Comment parviennent- ils toujours à tromper la vigilance des forces armées et de sécurité du Mali des forces internationales appelées en renfort et à grands frais? Ceux qui s’abonnent à ces sauvageries sont-ils réellement des Maliens ?
Pourquoi le détachement militaire le plus proche a-t-il tardé à intervenir comme ont déclaré des autorités locales ? Comment des massacres d’une telle ampleur peuvent se répéter sur le sol malien malgré la présence massive des forces de la Minusma et de Barkhane ? La Mission onusienne est-elle en train d’échouer au Mali dans la mesure où la situation pour laquelle elle est présente depuis 6 ans évolue de mal en pire ?
Que signifient les interpellations à répétition de l’ONU à l’endroit du gouvernement malien au même moment où une frange de plus en plus importante de la population, s’interroge sur les raisons véritables de sa présence sur le sol malien? Cette situation au centre procède-t-il d’un complot orchestré contre le peuple malien, afin de le fragiliser d’avantage et de résoudre autrement la question du nord, précisément Kidal ? A défaut de l’indépendance, une fédération au Mali à travers cette situation? Sommes-nous atteints dans notre capacité de réponse et dé réflexion face à une telle tragédie ? La gravité de la situation dépasse largement la compétence du Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement.
Ce qui arrive au Mali est le pire des drames qui puissent s’abattre sur une nation au sein de laquelle les différentes communautés ont toujours vécu en parfaite harmonie. Si nous nous ressaisissons- Boua en tête pour donner l’exemple- le pays pourrait partir sur de nouvelles bases. En cette période de nécessaire recentrage des priorités, s’interroge notre cher doyen Mamadou Kouyaté dans sa chronique « Notre Mali comment il va » « iBK saura-t-il donner l’exemple en renonçant à ses petits caprices et à ses penchants pour le spectacle » ?
Si nous continuons à nous mentir à coups de discours démagogiques, la descente aux enfers serait inévitable…
Par chiaka Doumbia.
