Détention d’armes illégale, braquages à mains armées, terrorisme, conflits ethniques, etc. Sont les maux dont souffrent le Pays Dogon actuellement.
Mais ce qui est le plus étonnant, c’est le mande de stratégie de nos dirigeants pour éradiquer ce fléau. L’Etat doit exister au Pays Dogon ou périr.
Ce n’est pas Sobame-Da seulement qui est un cas inquiétant. Aujourd’hui, les attaques se succèdent à tout bout de champs. Ainsi, par jour, on peut compter une dizaine d’attaques dans les cercles de Bandiagara, Bankass et Koro et Douentza. Ce qui fait que les esprits s’échauffent et chacun veut prendre position pour son ethnie, son clan, etc. Dans cette situation de cafouillage où le gouvernement ne contrôle rien, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, en déphasage avec les réalités du terrain veut désarmer tous les groupes armés en ne pensant qu’à Dan Na Ambassagou seule ment. Comment l’armée pourra-t-il désarmer toutes ces milices qui sèment la terreur dans la zone si elle ne vient pas au secours des populations au moment où ces obscurantistes sont à l’œuvre ? Dans les cafouillages du massacre de Sobame-Da, les dieux de la guerre sont en train de dompter les cœurs et les esprits des derniers résistants qui ne prônaient que la paix. Où va donc le Pays Dogon?
Ajourd’hui, les nouvelles ne sont pas rassurantes du côté de Bandiagara et de Koro. Toutes les milices sont en mouvement et les chasseurs sont sur le qui-vive. Les quelques représentants de l’Etat présents dans la zone vont-ils prendre la poudre d’escampette ?
Après le départ du général Sidi Alassane Touré du gouvernorat de Mopti, la situation est désormais délétère. Le 18 Juin dernier, les villages de Gangafani et Yoro, dans le cercle de Koro ont fait l’objet d’une attaque d’envergure. Près d’une cinquantaine de victimes sont à déplorer, 4 personnes ont aussi été tués à Baye dans le cercle de Bankass.
On le sait, certaines sources ont fait état de ravitaillement des terroristes vers le secteur de Baye par un hélicoptère. Cela fait apparaître un phénomène nouveau dans cette affaire d’insécurité: l’implication des forces étrangères dans l’effondrement du Pays Dogon. Du côté de Bamako, il n’y a toujours pas de feu car on n’a pas attaqué Radisson Blue encore ni la Terrasse. Le ministre de la sécurité et de la protection civile a failli à sa mission de protection des personnes et de leurs biens car ses éléments formant le GIGN Forçat n’ont été finalement formés que pour sécuriser Bamako et arrêter ses petits voleurs. Quant au ministre de la défense et des anciens combattants, l’on se demande si le Mali a une armée pendant les attaques et après, ils viennent compter les morts. Cette situation infernale est inacceptable doit changer. Que nos dirigeants s’assument avant qu’on n’assiste à la balkanisation du Mali.
Actuellement, la situation est délétère. Le gouvernement, n’ayant pas de solution se contente de faire des communiqués. Si jamais le gouvernement ne décrète pas l’Etat de siège au Pays Dogon, la vie peut 31 s’y arrêter dans un mois à l’allure où les attaques se précipitent.
Par Alfousseyni TOGO