Freiner la course effrénée du char terroriste de la mort en masse, et ramener rapidement la paix et la quiétude, l’entente politique et l’apaisement du front social au Mali, sont des lignes prioritaires d’une importante frange de Maliens. En témoignent les meeting et marches, le 5 avril dernier autour du Monument de l’Indépendance à Bamako, et à travers le pays. Le noyau dur des réclamations porte sur les concertations immédiates et l’unité d’action de tout le peuple malien, comme pour dire « Un Peuple, Un But, Une Foi ».
Alors que des Maliens ont pu penser, à juste raison, que c’était l’heure de ces rencontres, après le coup de fil tardif du Président IBK et ses rencontres multipliées avec ses cadets de l’opposition, c’est un brusque retour à la case départ. N’était-ce donc que jeu de diversion, un coup de bluff de la part de l’ainé? L’opposition découvrant le pot aux roses fait volte face : au lieu d’un dialogue politique et social, l’agenda prioritaire du chef de l’Etat n’est autre que de faire passer la révision constitutionnelle en usant de malice, « mettre la charrue devant les bœufs », schématisent certains. Comment peut-on parler de révision constitutionnelle en priorité face à la situation grabataire du pays, avec les décombres encore fumant de Koulongo, Dioura, Ogossagou et autres villages endeuillés par des attaques barbares et terroristes orchestrées ? Comment s’adresser aux populations du centre, dont les champs sont restés incultes pendant trois ans, porteur d’un projet de révision constitutionnelle ? A quand le « dialogue politique national pour un consensus élargi aboutissant à un accord politique accepté par tous », tant réclamé par l’opposition, la société civile et la rue ? Qui ne s’est pas surpris (le 5 avril dernier et jours suivants) entrain de faire un parallèle entre les situations en Algérie, au Soudan et au Mali ? Souvenons-nous les pouvoirs passent, le peuple reste.
B. Daou