Ils étaient des milliers de partisans et sympathisants à répondre à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko et du Chérif Bouyé de Nioro au Stade du 26 Mars le dimanche 10 février 2019. Le meeting d’hier, qui n’avait rien n’à envier au lancement d’une campagne à l’élection présidentielle d’un candidat, a fini par convaincre plus d’un que Mahmoud Dicko et Bouyé ont pris le relais de la classe politique, probablement las du combat, pour animer le front de l’opposition contre IBK. Ils ont fustigé la gouvernance actuelle et toutes les pratiques perverses qui jurent avec nos valeurs ancestrales et sociétales, notamment l’homosexualité et les assassinats crapuleux auxquels on a assisté impuissant, ces derniers temps. Ils se disent favorables à l’application la peine de mort pour sanctionner des cas graves de meurtres. Ils n’ont pas caché leur opposition à la promotion de l’homosexualité.
Ce meeting rappelle fort opportunément celui qui a été tenu sous le Président Amadou Toumani Touré sur le code de la famille. Il semble être l’entrée en matière de l’imam Mahmoud Dicko et du guide des Hamallistes Bouyé qui, après la rupture avec IBK, sont déterminés à rendre la monnaie à leur ex-allié,
devenu depuis 2018 leur ennemi juré. Vont-ils arriver à leur fin ? Seul le temps nous permettra de répondre à cette question. Mais, d’ores et déjà, ils ont réussi à ébranler le régime qui ne dormait plus que d’un œil depuis l’annonce de ce meeting.
Le meeting du dimanche n’était ni plus ni moins qu’une occasion tout trouvée pour les nouveaux opposants que sont Dicko et Bouyé pour en découdre avec IBK et ses nouveaux alliés que sont Chérif Ousmane Madani Haidara et ses amis.
En somme, alors que le régime était sur le point de calmer le front politique en ouvrant le dialogue avec l’opposition classique incarnée par Soumaila Cissé et Tiébilé Dramé, un autre front vient de voir le jour plus menaçant pour le régime que le précèdent. Donc, il revient au Président de la République d’élargir sa base de discussion en intégrant les associations de la société civile pour plus d’inclusivité
Youssouf Sissoko