Le suspense va-t-il encore durer ? En tout cas pour l’heure, les choses ne sont plus comme avant. Le Tigre ne chante plus sa « tigritude » et sa proie semble, cette fois-ci, prête à le dévorer. Au sein de la société civile et de la classe politique, majorité comme opposition, Soumeylou Boubeye Maïga ne fait plus l’unanimité.
La rue est contre lui et l’Assemblé le vise avec une motion de censure, soutenue par le groupe parlementaire du parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM}. Les partis politiques et la société civile accusent le Premier ministre et son gouvernement d’être incapables de gérer la situation sécuritaire du pays. Il s’agit surtout de « l’échec de la politique gouvernementale en matière de sécurité».
Aussi, vu la réussite de leurs deux premières sorties, les deux influents leaders religieux, à savoir Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil islamique du Mali et le chérif de nioro, M Bouillé Haïdara, deviennent-ils encore plus menaçants, faisant croire au peuple
qu’il y a un vide au sommet de l’Etat ou qu’il y a un cancer qui continue de paralyser l’appareil de l’Etat. Dès lors, tous les regards sont désormais tournés vers le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de qui la décision finale doit venir.
Mieux, ce dernier a reçu le Premier ministre le 14 avril dernier. Certainement, les échanges ont porté sur la situation actuelle au pays. Ainsi que sur des sujets le concernant. Mais la vraie question que l’on peut se poser aujourd’hui, c’est de savoir si IBK acceptera de limoger Soumeylou Boubeye Maïga ou simplement de le sacrifier? Ou alors, pour des raisons d’honnêteté politique (sa chant bien qu’il lui doit en partie sa réélecti on à la tête du pays) va-t-il lui renouveler sa confiance, en procédant tout simplement à un remaniement ministerial ? Si cette dernière option se confirmait, Ibrahim Boubacar Kéïta serait dans l’obligation de s’adresser à la nation, non pas pour justifier le maintien de son Premier ministre, mais plutôt pour parler des nouvelles mesures visant à répondre aux aspirations actuelles du peuple malien. Alors, il s’agira de partir d’un nouveau contrat social basé, cette fois-ci, sur des actions concrètes capables de garantir la paix et la stabilité dans le pays.
Par Ousmane Ballo