L’accord signé en 2015 entre le gouvernement malien et les groupes armés, sous la médiation algérienne, n’a pas marqué un coup d’arrêt aux attentats contre les civils et militaires, au contraire, la crise sécuritaire s’est accrue avec des centaines de morts, des blessés. Cette situation continue de torpiller les actions de développement, par la cessation de plusieurs activités socio économiques.
Aujourd’hui, le gouvernement et ses partenaires s’investissent intensément pour la mise en œuvre effective de cet accord, pour autant la variante des ex-rebelles au fil du temps, est devenue une infime partie du problème ; les groupes signataires de l’accord (CMA, Plateforme, ainsi que les groupes qui ont adhéré au processus) n’étant pas les seuls acteurs du jeu sécuritaire.
Localisée au nord du Mali, pendant un temps, la terreur djihadiste, après s’être étendue dans le centre malien s’est exportée pour devenir une préoccupation des voisins du Niger, du Burkina Faso et même du Tchad, avant de devenir une menace pour la Côte d’’Ivoire et le Sénégal. C’est la sous région et tout le Sahel qui connaissent le fléau sécuritaire, avec d’autres acteurs de la terreur comme Alqaida au maghreb islmique, l’État islamique dans le grand Sahara et leurs groupes affiliés. Ils utilisent tous les moyens de terreur pour faire des victimes et rendre les régions ingouvernables, adaptant celles-ci aux conditions des trafics mafieux.
Dans cette forêt d’acteurs du terrorisme, que vaudra la mise en œuvre d’un accord dont certains signataires sont soupçonnés de connexion avec les terroristes ? Parviendra-t-on jamais à mettre en œuvre l’accord issu du processus d’Alger ? Le processus qui fait de la nouvelle armée reconstituée, une condition du retour du Mali souverain dans certaines localités du nord, sera-t-il jamais conduit à son terme, quand on sait que le chemin du Mécanisme opérationnel de coordination, est semé d’embuche ?
Des actes comme l’attentat du camp du MOC à Gao en janvier 2017 ou l’enlèvement de 22 éléments ex-combattants des groupes armés (après leur formation à Bapho) en partance sur Gao ne sont pas pour cultiver l’optimisme. Or le MOC est conçu pour être la voix royale vers une armée nationale reconstituée. Ne faut-il pas donner la priorité à la lutte anti-terroriste et voir la question de cette nouvelle armée reconstituée à plus tard ?
B. Daou
Source: Lerepublicainmali