Dans un manifeste « pour la refondation du Mali », rendu public par voie de presse le 5 vendredi 5 février, l’imam Mahmoud Dicko entend « construire un nouveau pacte républicain entre tous les acteurs maliens ».
Ce texte, qui a fait la Une sur les réseaux sociaux, a suscité beaucoup de commentaires et de grilles de lecture, parce que simplement le signataire, le contexte, les idées véhiculées intéressent les citoyens maliens.
D’abord, qu’est ce que c’est qu’un manifeste ? C’est une déclaration écrite et publique par laquelle un gouvernement, une personne, un parti politique ou un courant artistique expose un programme d’action ou une position, le plus souvent politique ou esthétique.
Là, le personnage central est bien l’imam Dicko. Ce n’est ni un parti, encore moins un gouvernement ou un courant artistique. Qu’est ce que Dicko expose ? Un programme d’action : Je m’engage à favoriser le dialogue entre tous pour nous réconcilier! Je m’engage à soutenir toute initiative en faveur du développement en faveur de notre jeunesse.
Il dit aussi vouloir porter la voix d’un nouvel élan d’émancipation, avant de préciser que « c’est un acte d’espoir et de paix ». Il jure la main sur le cœur qu’il n’a aucun agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan.
L’imam persiste et signe qu’il est aux côtés de ses compatriotes et qu’il ne souhaite aucun projet de société autre que celui que les Maliens veulent pour eux-mêmes.
Comment pourrait-il réaliser ce rêve s’il n’était pas aux commandes ? Impossible !
Propulser et conduire des mouvements populaires ou insurrectionnels ne sont guère la solution. Le fait de dénoncer les dérives est louable, mais il ne permet point d’atteindre les objectifs que l’imam s’est assignés.
Si les déclarations de l’imam venaient du cœur avec une très grande sincérité et engagement patriotique, rien ne l’empêchera daller à la conquête de Koulouba. Son manifeste est très explicite, dans le contexte actuel, caractérisé par un malaise social et l’insécurité ambiante.
L’imam Dicko se pose en sauveur des maux que vit le Mali actuel. Pour prétendre réussir cette mission, il ne pourra compter sur personne, surtout qu’il s’était trompé en 2013 avec IBK. Idem pour ses compagnons récents du M5 – RFP, qui nourrissaient des « ambitions personnelles et égoïstes ».
En clair, « le sage » Mahamoud Dicko veut être président de la République. Que cela plaise ou pas ? Que cela dérange les politiques ou non ? L’imam entend diriger le Mali, mener cette action avec les maliens et le faire comme ils le veulent.
Voilà le contrat social, le nouveau, que le « Hahiz Alcourana » se prépare à signer avec les citoyens de son pays.
Faut-il le répéter ? L’imam Dicko ambitionne d’être président de la République, à en juger par son manifeste du 5 février.
Maintenant avec l’évolution de la situation sociopolitique, il pourrait reculer ou réaffirmer de façon claire et nette cette position. Sinon, aujourd’hui, il n’y a aucun doute qu’il nourrit la noble mission d’apporter la paix, la réconciliation et un mieux vivre au pays notamment la jeunesse. Cela n’est possible, à travers lui, qu’en se hissant à la tête du pays. Ayons le courage le dire ne pas nous cacher derrière les mots et d’appeler le chat, le chat.
Wa Salam.
El Hadj Chahana Takiou
Source : 22 Septembre