Pour Boua notre Président bien aimé tout va bien tant que le grand cortège qui l’accompagne ne s’arrête pas ! Même samedi, l’on ne comptait pas moins d’une quarantaine de voitures qui l’accompagnaient à son domicile.
Certainement pour aller dormir à 18 h, heure à laquelle s’inquiètent les habitants de Sokolo, d’Ogossagou, d’Alafia, de Dangha, de Léré, de Koumaira, et peu partout au Mali pour la simple raison qu’ils manquent des hommes pour leur sauver la vie. Nous dormons tous la peur au ventre avec la psychose de ne plus être de ce monde le lendemain.
Qui peut donc être insensible au sort de ces centaines d’hommes, de femmes et d’enfants innocents qui meurent faute d’assistance au centre et au nord du Mali ? Pourquoi les terroristes entrent sans difficulté dans nos villages, tuent nos innocents parents et se retirent sans opposition. Suivez mon regard…
Si j’étais Boua, j’allais réduire le nombre d’hommes qui me protègent, qui protègent les présidents d’institution et même les ministres ; ceux-ci n’ont pas beaucoup à craindre pour leur vie à Bamako. Cela allait du moins dénoter ma volonté d’aider les autres qui manquent de protection.
Ensuite, j’allais rappeler au pays les généraux nommés dans les ambassades afin qu’ils apportent leurs expertises. Je n’allais plus organiser les élections législatives et allais voir la possibilité de diviser le salaire des députés. Ils gagnent beaucoup d’argent pour peu de résultats.
Convaincu que n’est pas non plus le nombre de ministres qui va faire notre nation, j’allais réduire considérablement le nombre des membres du gouvernement afin de réaliser des économies substantielles dans le but d’encourager les militaires au front, acheter plus d’armes performantes et recruter des jeunes qui ont envie de se battre pour l’honneur et la dignité du Mali. Dieu Seul sait qu’ils sont nombreux.
Des voyages inutiles, j’allais mettre une croix ou en tout cas réduire au strict minimum le nombre de mes accompagnateurs et ceux de mon épouse.
Mais comme je ne suis pas Boua le Président latiniste du Mali et que je reste peu écouté dans ce pays, je vous saurai néanmoins beaucoup de gré de prendre compte mes propositions un jour. Cela s’appellerait “responsabilité”.
Abdourahmane Doucouré
Source : La sirène