Moussa Timbiné est désormais le détenteur du perchoir. Ce plébiscite a été rendu possible grâce à la concession faite par Diarrassouba. Cela a ainsi permis d’éviter la scène de fraction à laquelle tout le monde s’attendait au regard de la tension qui animait la campagne pour le perchoir entre les supporters des deux candidats. Ainsi, le RPM et par-delà la plateforme de la majorité se renforcent.
Face à cette responsabilité historique, presque toutes les formations politiques se sont retrouvées. Le candidat de l’ADEMA renonce au profit du choix majoritaire ; l’opposition parlementaire presque dans son entièreté épouse la même cause : l’unité afin de faire efficacement face aux défis de l’heure. Ce qui donnera au nouveau président un score confortable de 134 voix. Un bon score qui le requinque face aux missions difficiles qui attendent l’Assemblée.
Quant à Moussa Mara, le centriste, il était seul contre tous. Et son courage a donné à la démocratie tout son charme. Entré à l’Assemblée avec 3 députés, il s’en sort avec 8 voix lors de cette élection.
Les bulletins nuls, 3 ont été annoncés. Beaucoup estiment que ce sont les 3 députés du parti Sadi de Dr Oumar Mariko.
Ce qui attire le plus l’attention autour de cette élection, ce sont les quelques voix qui se lèvent, sur les réseaux sociaux, pour dénoncer le choix de Timbiné. Plusieurs raisons sont avancées. L’opposition aussi reçoit son compte pour avoir voté le candidat du parti au pouvoir. Elle est accusée d’être coupable du complot contre le peuple.
Mais de quel peuple s’agit-il ? Une précision de taille est nécessaire à cet effet.
Les députés sont censés être l’émanation du peuple. Or, le RPM, l’ADEMA… sont sortis avec le plus grand nombre de députés ! Si réellement ils sont mauvais (députés) alors, ils sont à l’image du peuple.
Une chose est sûre, la plupart des crieurs publics n’ont jamais été des hommes de conviction. Ce sont des imposteurs qui ont su bien profiter de la naïveté du bas peuple.
Ils montrent leurs muscles, pour dit-on défendre les intérêts du pays, mais une fois appelés à table ils ne réfléchissent pas deux fois avant de passer. Et là, ils deviennent brusquement les donneurs de leçon à leurs désormais anciens camarades de lutte qui n’ont pas encore eu la chance d’être appelés autour de la soupe. Ils parleront d’unité et tout autre fait démontrant que le Mali a besoin de tous ses fils en ce moment critique pour sauver l’essentiel.
Ceux-là qui préfèrent jouer au centriste. Faites attention ! Nombreux sont-ils à avoir empoché leur part. La lutte étant moyennée, ils zappent tout le temps les questions d’intérêt national pour amuser la galerie avec des faits divers.
Comprenez que la démocratie malienne est ainsi faite. Il n’y a pas de réel bord politique encore moins d’idéologie politique. Pour ce qui est de la catégorie : société civile, religieux, activistes… révolutionnaires presque tous se battent pour se faire un lendemain meilleur, à leur seul profit, au détriment du pauvre Mali dont l’image leur sert d’escalier.
Alors, on peut dire finie la bataille de l’Assemblée. La belle leçon de démocratie donnée par les députés doit aussi se sentir positivement auprès du peuple, car ils sont leur choix. Et c’est ce même peuple, pour rappel, qui exigeait une nouvelle assemblée à travers des manifestations et le DNI. Alors si elle est là, son organisation interne relève de son plein ressort.
Voyons Timbiné et ses pairs à la tâche d’abord pour enfin les juger.
Pour le jeune Président, malmené par beaucoup de gens à cause de son passé estudiantin, son sort amène à croire au destin. Il a défié les pronostics aux législatives en commune V ; il vient de faire pareil pour le perchoir… les optimistes aiment le dire : ‘’ il n’y a jamais deux sans trois’’. Son avenir politique est entre ses mains. A lui d’être seulement juste, et le plus grand bonheur lui sourira.
Boubacar Yalkoué
Source : Le pays