Du déclenchement du coronavirus aux mesures prises par les pays atteints pour lutter contre cette nouvelle maladie, un nouveau vocabulaire est né dans les relations internationales: le confinement. On ne parle plus de protectionnisme, d’isolationnisme. Ces deux termes ont connu leur gloire à la veille du déclenchement des deux guerres mondiales. Le premier, utilisé par les Européens, a été l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et le second par les Américains au moment où l’Occident s’apprêtait à ouvrir les hostilités de la Seconde Guerre mondiale (1939- 1945). Aujourd’hui, ces mots, en déphasage des réalités d’en face, obligent les vainqueurs et les vaincus des deux conflits mondiaux à ne parler que d’un seul langage: le confinement.
Ce terme, si tous ses contours ne sont pas encore dévoilés et sans être dans les secrets des dieux, nuit déjà à la bonne marche des relations internationales. Et cela au détriment de l’Afrique, plus précisément celle au sud du Sahara. Une région où la dépendance vis- à-vis de l’Occident et des puissances de l‘Asie est plus que jamais forte.
Ce confinement, décrété par les puissances mondiales, est en train d’isoler le continent africain dont les chefs d’État corrompus ont brisé tout espoir de progrès pour faire de leur pays la poubelle de l’Occident. Visiblement, ils sont les premières victimes des mesures prises par leurs maîtres dont ils ne jurent que par leur nom. Ils sont aujourd’hui interdits, confinement oblige, d’aller se faire soigner dans les hôpitaux de ces pays. Gare à celui qui tombe malade en ces temps-ci. Il n’aura qu’un seul choix: se faire soigner dans un hôpital de son pays qu’il n’a pas voulu équiper. Et même les richissimes qui ont des rendez-vous médicaux ne sont pas épargnés par les mesures.
Ces mesures qui nous privent de nos sources d’approvisionnement doivent amener les Africains à tirer des leçons du confinement que les pays européens se sont imposés pour faire face au coronavirus et s’isoler du reste du monde. Il y a beaucoup de leçons à tirer du confinement pour les Africains, réfractaires à l’ordre.
La première est la discipline et le civisme. Ils ont permis aux Chinois de vaincre le fléau. Les populations européennes, elles aussi pour leur survie, emboîtent le pas au peuple courageux de l’empire du Milieu en respectant les mesures prises par leurs dirigeants.
La deuxième est le don de soi-même. Ces pays nous montrent qu’on ne peut pas confier le développement de son pays à un autre comme nos dirigeants l’ont fait en détruisant l’outil industriel de nos pays et en privilégiant l’importation.
La troisième est le retour à la nationalisation des sociétés et entreprises privées.
Si d’ici six (06) mois, on n’arrive pas à éradiquer cette maladie, l’Afrique noire sera la plus perdante pour avoir lié son sort à celui de l’Occident. Déjà, dans notre pays, les prix des produits de première nécessité ont commencé à prendre l’ascenseur. Conséquence du sabotage délibéré de la production locale au profit de l’importation des produits périmés de l’Occident et de l’Asie. Nous dépendons de l’extérieur à 80% de notre alimentation (riz, huile sucre, lait en poudre, produits pharmaceutiques,).
Enfin, ce que nous devons retenir est que rien ne vaut le travail, rien que le travail. Indubitablement, notre salut réside dans le travail bien fait pour développer notre continent. Au lieu d’être remorqué par les autres !
Yoro SOW
Source : Inter De Bamako