Après trois mois seulement du début du second quinquennat d’IBK, l’angoisse et le désespoir sont devenus les maître-mots de beaucoup de maliens. Tout bon observateur de la scène politique s’indignerait en scrutant les rues de Bamako. De l’intérieur du pays ou même dans certains pays à forte concentration de Maliens, s’alternent au quotidien, marches, meetings et sit-in à un rythme effréné. L’on en déduirait ensuite que le dialogue inclusif à l’échelle nationale, est sans nul doute l’une des meilleures voies aujourd’hui indispensables pour désamorcer la bombe socio-politique et sécuritaire. Et cela, pour le bonheur du Mali et des Maliens.
En effet, depuis l’ignoble coup d’Etat du 22 mars 2012, le Mali cherche toujours en vain sa voie de sortie de crise, tant politique que socio-sécuritaire. Ni la brillante élection d’IBK, ni l’acte de bravoure de Soumaila Cissé qui a reconnu sa défaite et a félicité son challenger en 2013, n’ont permis au Mali de retrouver son calme politique d’antan et son consensus à la malienne. Tout au long du premier quinquennat d’IBK, nous avons assisté à une guerre de positionnement au sein d’abord de la majorité et un duel fratricide avec l’opposition, donnant ainsi l’occasion aux ennemis du Mali de planifier sa partition. Depuis, Kidal échappe au contrôle de l’Etat central. Gao et Tombouctou se débattent sans réel soutien des autorités, qui se sont engluées dans un déni de réalité et qui manquent de véritable vision pour sortir le Mali de la crise multidimensionnelle. Déjà, à la fin du premier quinquennat, nombreux étaient les partisans d’IBK à conclure que le régime était à bout de souffle. C’est pourquoi sa réélection, au lieu de susciter un enthousiasme certain, a plutôt provoqué une onde de choc chez beaucoup de citoyens. D’où la grande mobilisation au cours des marches de ses opposants.
Ainsi, face au mécontentement généralisé, à l’insécurité et aux immenses défis liés aux réformes institutionnelles, un sursaut national est indispensable pour sortir le Mali de l’ornière.
Youssouf Sissoko