Editorial: Le ver est-il dans le fruit ?

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Des voitures calcinées sur le lieu du drame à Ogossagou
( Image d'illustrations )

Notre pays vit des moments graves de son existence. La nouvelle phase de tueries; aussi de massacres de populations à majorité de communautés (Peulhs et Dogons), ont créée l’émoi et colère indescriptibles.  Les autorités annoncent des mesures pour juguler cet état de fait, hélas, la situation s‘empire. Kolongo, Dioura, Ogossagou, l’hécatombe est réelle. Des sanctions ont frappé les têtes du Commandement militaire. De nouvelles figures  nommées. Malgré cela et  même la visite du Chef de l’Etat à Ogossagou meurtri, les attaques meurtrières se poursuivent; pendant que le chef du gouvernement est en mission aux USA.

Au moment où nous bouclons cette édition, la tension est vive dans les cercles de Bankass et de Bandiagara. Avec des flux importants de réfugiés de populations ( à majorité des femmes et des enfants); vers les grandes villes comme Mopti, Sévaré, Ségou, Bamako, Sikasso ou même Kayes. Des compatriotes mêmes; meurtris, ayant fui les exactions de cette milice apparentée aux Dozos, sèment la terreur, tuent, détruisent les biens. Même les animaux en font partie. A Bamako, c’est un communiqué laconique des autorités annonçant les pogroms d’Ogossagou, qui circule. Naturellement les partis politiques, la société,  indignés et montent au créneau.

La démission du gouvernement SBM, le départ des forces Barkhane et de la MINUSMA, réclamées de çà et là. Ces mêmes revendications, réitérées aujourd’hui au cours de la marche pacifique des forces vives de la Nation.

Je me demande malgré l’accord de défense signé; avec la France et ses satellites, les 14 000 casques bleus de la MINUSMA; dont le mandat est de protéger les populations et leurs biens. Le Mali, entrain petit à petit de sombrer dans une guerre civile qui ne dit aps son nom. Que comprendre que des hommes armés apparentés aux chasseurs « Dozos », non encore désarmés et mis hors d’état de nuire; surtout, tous ceux-là qui ont  presque rasé le village d’Ogossagou ? Pourtant, à écouter certaines voix, les autorités ont tous les moyens de les retrouver et de les désarmer. Pour quoi elles ne le font pas? C’est la question qui alimente tous les débats.

Certains compatriotes ne comprennent pas la politique de nos autorités par rapport à la sécurisation du Centre ?

« C’est une mauvaise », martèlent bien de compatriotes mécontents.

D’où cette question : Le ver n’est-il pas dans le fruit ?

Ce qui est sûr, ce qui se dit est que la sécurisation des régions du Centre, n’est pas militaire. Elle est civile. Le gouvernement doit donner la chance à des fils; (loin de tout soupçon ou partie pris); de ces régions à travailler; aussi  à rapprocher les communautés Peulhs et Dogons. Ensuite, travailler la grande muette pour la rapprocher des populations.  Car il y a une grande crise de confiance qui s‘est aujourd’hui, installée.

D’où la première mission du nouveau CMGA de l’armée et de son équipe, est d’abord de; travailler à requinquer le moral de la troupe;  l’équiper convenablement. Aussi le choix des hommes sur des critères de volontariat. Pour galvaniser la troupe qui en a beaucoup besoin de nos jours.

En tout cas, la population interpelle le régime IBK.  Son seul salut, est d‘écouter les ronronnements des maliens et d’agir en conséquence efficacement et avec promptitude.

La marche de cet après-midi et celle de vendredi sont des indices qui prouvent que le peuple n’en peut plus.  Le Président IBK se doit, d’écouter, d’être concret et agir vite. Ce ne sont ni les menaces, ni les solutions bancales qui calmeront les ardeurs des maliens qui; en  ont marre de cette situation de guerre qui s‘amplifie de jour en jour et son corollaire de morts; également de larmes à  n’en pas finir.

En tout cas, la situation est très grave et interpelle tous les fils du pays où qu’il se trouve. Et  même nos amis et partenaires.

Il y a de quoi !

Bokari Dicko

Voir aussi: Familles des cheminots : des associations apportent des dons

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