Depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 au Mali, le gouvernement du Mali avait pris une série de mesures pour atténuer la propagation de la maladie d’où la fermeture des écoles publiques, privées et confessionnelles. Mais vu l’urgence de l’éducation des enfants qui n’est pas stable depuis deux ans maintenant, le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles à partir du 2 juin 2020. Une date qui coïncide avec le début de l’hivernage qui est une période pas facile pour prendre le chemin de l’école.
La période de l’hivernage s’annonce, le reste de l’année scolaire 2019-2020 est menacé par la pluie. L’accès à l’école pendant cette période s’annonce périlleuse pour les enfants surtout dans les zones communautaires de culture. La plupart de ces écoles communautaires sont caractérisées par une insuffisance des ressources matérielles, les routes d’accès qui sont mauvaises et le personnel qui bénéficie de peu de soutien de la part des autorités.
Guarantigui Coulibaly, cultivateur dans le village de Diago, cercle de Kati s’exclame avec inquiétude : “ je viens de Bassibougou, une communauté dans la circonscription de Diago. Nos enfants fréquentent l’école de Diago et la route qui nous relie à cette école est très loin et très périlleuse. Surtout pendant l’hivernage, des cours d’eau sont partout et des reptiles de la brousse sont aussi très fréquents en cette période. Franchement, je ne crois pas que cela puisse marcher. En tout cas je m’inquiète beaucoup pour les enfants”.
Un autre paysan soutien cette idée : “compte tenu du mauvais état de certains établissements privés, peu d’écoles peuvent fonctionner pendant cette période hivernale. Les cours risquent de subir très souvent des interruptions si jamais le gouvernement persiste avec cette idée de prolonger les cours”, souligne Idrissa Diarra cultivateur à Kati Malibougou avant d’ajouter que dans les zone rurales surtout les enfants sont mobilisés pour les travaux champêtres en cette période, alors il serait difficile de jongler entre l’école et les travaux dans les champs.
Malgré les diverses oppositions, certains citoyens soutiennent tout de même le prolongement des cours pour sauver l’année scolaire 2019-2020. “Les enfants n’ont plus de niveau, les études sont perturbées depuis deux ans maintenant par des grèves qui n’en finissaient pas. Le gouvernement agit bien en continuant les cours même s’il y a l’hivernage. En tant que parent d’élève, je conduirais moi-même mes enfants à l’école tous les jours”, affirme Daouda Seriba enseignant à la retraite.
Zeïnabou Fofana
Source : Mali tribune