Election de la Femafoot ce jeudi 29 aout au CICB / Ce que proposent Salaha, Bavieux et Alassane Souleymane

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Le siège de la FEMAFOOT
Le siège de la FEMAFOOT

La fédération malienne de football aura un nouveau président au soir de l’élection du 29 août au CICB. Les délégués des clubs et ligues vont départager entre Salaha Baby, Mamoutou Touré dit Bavieux et Alassane Souleymane.

L’élection à la présidence de la fédération malienne de football (Fémafoot) est fixée pour  le 29 août 2019  au CICB. Cette élection du futur homme fort de la Femafoot sera très suivie par toute une nation tant les enjeux sont énormes. Elle sera également suivie par les instances supérieures dirigeantes du football africain et mondial.  Pour cette élection, trois connaisseurs du foot malien ont décidé de se faire départager par les clubs et les ligues  au soir du 29 août 2019. Ce sont : Salaha Baby. Il s’est déclaré candidat au nom du « Collectif des Ligues et clubs majoritaires », de Mamoutou Touré dit Bavieux, d’Alassane Souleymane, le plus jeune des candidats.

Chacun des trois candidats a ses arguments pour convaincre les délégués afin de faire un choix judicieux pour l’intérêt du football malien.

Le président  du club de la Jeanne d’Arc de Bamako, de la Ligue régionale de football de Tombouctou, commence  avec sa profession de foi et livre la quintessence de  son programme 2019-2023. Il a notamment fixé ses actions prioritaires sur plusieurs points. Salaha Baby ambitionne de mettre en place une bonne politique de protection des joueurs et de créer un fond d’assistance pour le football, notamment pour les anciens de la discipline. Dans ses actions, cet ex-président de la Commission football féminin de la Fémafoot et plusieurs fois Commissaire de matches de la Caf, a également proposé de restaurer l’éthique et de combattre la corruption et les mauvaises pratiques. Son combat, en étant à la tête de la Fémafoot, sera dirigé sur plusieurs axes. Ceux-ci seront centrés sur la gouvernance et l’administration, la technique, les entraîneurs, le foot féminin, les clubs entre autres.

Salaha Baby veut remettre le football au centre des préoccupations des Maliens

Salaha Baby pour une vision épurée, ayant une expérience d’au moins 15 ans dans le monde du football, grand mécène du sport malien promet de mieux réguler la Fédération. A cet effet, il a reçu le soutien de plusieurs personnalités du football, des Ligues et clubs.

Salaha Baby pense ainsi pouvoir remettre le football au centre des préoccupations des Maliens. Ayant pour slogan « Rassemblés, nous Construisons », l’ancien joueur de la Commune de Tombouctou, passé par le Djoliba, projette de réorganiser la pratique du football jeune, et de transformer le secrétariat général dirigé par un directeur général pour mieux fixer les tâches de ce secrétariat ; améliorer l’organigramme existant et recruter du personnel spécialisé de haut niveau pour la gestion des finances et du marketing et de l’informatique ; doter les ligues d’une adresse email professionnelle et d’un site web, ajouter le Comité national olympique et sportif (Cnosm) comme organe de recours ;

  1. Baby entend également mettre en place une direction nationale de contrôle de gestion des clubs en partenariat avec l’autorité de tutelle et la valorisation du métier d’entraîneur feront aussi partie de ses priorités. La mise en place de la ligue professionnelle de football oblige les clubs à changer leurs modes de gestion. Nous allons en collaboration avec le ministère des sports proposer un projet de loi portant organisation de la gestion des clubs de football professionnels.

Le but est de passer d’une structure de mode association a un mode société (SA, SARL, SUARL ou même SASP).

« Les associations membres doivent fonctionner comme des structures démocratiques. Elles doivent être régies par des textes (statuts et règlements) dignes de ce nom ».

A ses dires, le processus d’affiliation des associations à la Fémafoot sera entièrement revu pour rendre obligatoire le principe du jeu démocratique. La gestion de la pratique du football est dévolue à la

Fémafoot suivant une délégation de l’Etat à travers le ministère des Sports. La gestion des centres de formations de football relève donc

de la Fémafoot. Il est impératif de mettre en place un cadre organique régissant la création, l’affiliation et la gestion des centres de formations. Ces travaux se feront en concertations avec les centres de formations. Il prévoit de prendre en compte le football dans les plans de développement économique et social du pays.  Le football doit être considéré comme un centre de profit pas uniquement comme un centre de coût.

Le président Salah promet d’accroître les capacités financières des clubs de première division et de la fédération en redéfinissant la clé de répartition des recettes liées aux compétitions. En partenariat avec l’état, il faut faciliter le sponsoring du secteur privé en mettant en place un mécanisme d’intéressement (niches fiscales, exonérations).

Bavieux promet de réconcilier les acteurs du foot

Bavieux pour les intimes n’est plus un inconnu dans le milieu du ballon rond. Les propositions  de Mamoutou Touré dit « Bavieux » :

Tout comme ses challengers, l’homme a ses atouts qu’il ne faut aucunement minimiser.

La réconciliation, la réorganisation de l’administration de la Fédération, la refondation des compétitions nationales et l’appui aux structures déconcentrées et aux clubs constituent les 4 axes majeurs du programme « Agir pour Bâtir » de Mamoutou Touré.

Pour lui, « depuis l’Assemblée élective de 2013 à Mopti et les péripéties qui ont consacré la mise en place du Comité exécutif actuel, les déchirements ont commencé jusqu’à atteindre ce que nous connaissons aujourd’hui; faisant de notre pays, la risée du monde.

Tous les secteurs du football ont été entrainés dans ce conflit. Les ligues, les clubs, les supporters et même la presse sportive nationale se sont vus embarqués dans cette aventure, les uns considérés comme pro-fédération et les autres, anti-fédération. Ce climat ne pouvait que détruire ce que tous ont patiemment construit durant des années ».

Et de poursuivre que ce climat délétère a fortement endommagé les relations entre le Comité exécutif de la Fédération et les pouvoirs publics compromettant dangereusement le progrès amorcé par notre football depuis une décennie.

Face à cette situation, M. Touré ne peut rester sans proposer et il dit : « Si nous sommes élus, notre première action sera de mettre à plat cette situation et de réconcilier les acteurs entre eux. Pour ce faire, nous allons organiser très rapidement, comme chez les politiques, un forum de retrouvailles pour se parler et s’excuser comme notre société le recommande ».

La collaboration avec les autorités sera au cœur de son dispositif. « Avec les autorités publiques, notamment le ministère en charge de la

Jeunesse et des Sports, nous allons assainir les relations de collaboration. Aucune initiative ne sera de trop pour rassembler les multiples comités de supporters des Aigles ».

La retrouvaille entre la presse sportive n’est pas en marge. « Le tissu relationnel entre les membres de notre presse sportive est fortement dégradé. Nous nous ferons un point d’honneur à recoudre les morceaux », s’est-il engagé.

Les arguments d’Alassane Souleymane

Il promet que dans le choix des femmes et des hommes qui animeront les organes de la Fémafoot, « nous ferons appel, sans exclusive, à toutes les compétences ».

Considéré comme l’outsider de l’élection, Alassane Souleymane selon son entourage ne part pas vaincu. Convaincu qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu, le journaliste polyvalent, bon connaisseur du football est pourtant le candidat qu’il faut craindre. L’homme en dépit de sa jeunesse peut créer la surprise à la dernière minute, surtout que quand il parviendra à se « faufiler dans les esprits » des délégués qui auront mandat de voter.

En attendant le vote, les arguments d’Alassane Souleymane sont toutes simples. Sa tactique consiste dans un premier temps à jeter le discrédit sur le programme de ses deux concurrents.

« Tout le monde s’attend à une sortie de crise. Mais comment ? En tant qu’acteur du football et journaliste, de ce que je vois de mes deux concurrents, il n’y a aucune offre nouvelle. Nous allons plutôt vers la même impasse. C’est le ballon qui réunit tout le monde, mais les uns et les autres ont leurs sensibilités. Si vous faites une liste sans tenir compte de celles-ci, vous ne vous donnez pas les chances de gouverner en toute tranquillité. Les clivages sont toujours là », affirme le journaliste à l’ORTM.

Pour le football malien, il propose : «Un contrat national du football, (Conaf 2019-2023) ».

Un contrat qui est basé sur la triptyque à savoir convergences, innovations et performances.  « Ce contrat permet de cultiver plus de convergences entre les acteurs  dans l’idée et les actions. Réconcilier les acteurs et pacifier l’environnement  du jeu et de la gouvernance, de jeter les bases d’un développement harmonieux du football malien à travers des projets programmes et initiatives innovants.

Un meilleur bénéfice de forward 2.0 de la Fifa, un forum national de l’investissement du football  et son  financement innovant. Un forum des districts, des pôles inter-Ligues et une optimisation des résultats sportifs. Dans ce programme on note le programme  admin pro, le renforcement du management, un Colloque national sur le foot et objectifs de performances à la fin de la saison 2019-2023. Un conseil national des sages du football, l’instauration du professionnalisme et des sélections nationales  compétitives et encadrées ».

«Travailler sur les sélections, au bout de deux ou trois ans nous remporterons la Can  et nous emmènerons le Mali au Mondial pour la première fois de son histoire »,conclut-il.

Vivement que l’esprit d’équipe, de respect et de compréhension puissent prévaloir pendant les travaux du 29 août 2019.

Mamadou Sidibé

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