Élections législatives : L’opposition de la CMA

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Sidi Brahim Ould Sidati, au moment de signer l'accord de paix inter-malien au nom des rebelles de la CMA, samedi 20 juin à Bamako. REUTERS/Stringer
Sidi Brahim Ould Sidati, au moment de signer l'accord de paix inter-malien au nom des rebelles de la CMA, samedi 20 juin à Bamako. REUTERS/Stringer

Dans un communiqué, la coordination du movement de l’Azawad affiche son désaccord avec le gouvernement sur la tenue des élections législatives. Voici la declaration de ce groupe armé signataire de l’accord d’Alger.

La CMA informe l’opinion nationale et internationale, conformément  à toutes les positions  observées depuis 2017 dans ce cadre qu’elle ne peut participer dans les conditions du calendrier actuel à des élections dont le collège est déjà convoqué pour un premier tour du scrutin fixé au 29 Mars 2020.

Nonobstant la prise en compte du bien-fondé de la Résolution n°1 du Dialogue National Inclusif portant sur la nécessité d’organiser dans les meilleurs délais des élections législatives, la CMA réaffirme que sa participation reste sous réserves de :

– La diligence d’engager le  processus de la réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif,

– La prise en compte et en charge dans le prochain processus électoral des Régions de Taoudéni et de Ménaka en plus  des Cercles d’El-Moustarat et d’Achibogho dont l’organisation  territoriale a été adoptée par le Gouvernement en Conseil de Ministres depuis le 28 Février 2018,

– La possibilité de faire participer les centaines des milliers des refugiés et déplacés internes.

La CMA ne peut indéfiniment cautionner qu’une importante  frange de la population puisse encore être privée pendant un autre quinquennat de ses droits civiques et de ses chances à participer à la construction législative de la nation.

Elle ne peut outre mesures ignorer les dispositions de l’Accord qui stipule en son Titre I dans le cadre des  mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance Chapitre 2 – Article 5 – Paragraphe 3 – Alinéa 3 « une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales ».

La CMA rappelle par ailleurs, tous les dangers que représente pour les acquis de la stabilité encore précaire, la mise en œuvre des courants antagoniques qu’engendrent les campagnes électorales partisanes, en particulier celles qui ne donnent pas chances égales aux éventuels postulants.  Un tel engagement serait de nature à saper dans le contexte présent tous les efforts de réconciliation engagés avec leurs corolaires de détérioration des arrangements sécuritaires et une totale opacité des opérations électorales.

La CMA demande au gouvernement de reconsidérer la mise en instance répétée des dispositions de l’Accord de Paix et la Réconciliation au Mali issus du processus d’Alger sous prétexte d’incompatibilités  de calendriers unilatéralement arrêtés  et cela dans un contexte de redynamisation parrainé par les recommandations des assises de haut niveau tenues à Bamako le 19 Janvier 2020.

La CMA exhorte la Médiation Internationale et toutes les parties prenantes en vue d’intercéder auprès du Gouvernement du Mali contre la propension à la violation de l’Accord signé le 20 Juin 2015 en lieux et places du respect des engagements endossés et déclinés par feuilles de route consensuelles qui priorisent les actions adossées au Comité de Suivi de l’Accord comme gage et repère de confiance nécessaires.

Fait à Kidal le 25 Janvier 2020

Le Porte-Parole de la CMA

Eouari Brahim AG EOUEGH

Source : L’Aube

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