Le gouvernement ferait courir le risque d’une hausse généralisée des prix à la consommation au moment où le pouvoir faible d’achat des ménages est lourdement affecté par un rebond de la viande, de l’huile, de la boîte sardine, de la baguette de pain, que sais-je encore !
Qui souffrira le plus du mouvement haussier du péage ? Les transporteurs, les populations ? Gageons que si les instituts de sondage posaient cette question, beaucoup des personnes interrogées songeraient d’emblée aux transporteurs. Eh bien, elles auraient tort. En effet, les populations, et singulièrement les plus pauvres – plus de 70% des Maliens d’après les statistiques officielles – risquent d’être les premières victimes. A défaut d’obtenir son annulation pure et simple, les transporteurs, au terme des mouvements d’humeur observés, seraient contraints de revoir à la hausse les frais de transport afin de préserver leur marge, si aucun accord n’est trouvé d’ici là avec le gouvernement. Et les commerçants seraient enclins de répercuter le renchérissement du coût de transport sur le prix de cession des marchandises.
On n’objectera que le gouvernement compte bien renflouer ses caisses. Alors il ferait courir le risque d’une hausse généralisée des prix à la consommation au moment où le pouvoir d’achat des ménages, durement éprouvé par l’insécurité grandissante, a encore piqué du nez ces dernières semaines suite à un rebond du prix au kilo de la viande, de l’huile, de la boîte sardine, de la baguette de pain, que sais-je encore ! Quelle tentation de flairer et de suivre la trace excitante de faire plus d’argent sur le dos des pauvres populations pendant que les décideurs sont suspendus aux mamelles de l’Etat et ne savent plus le prix du sac de riz ! Ce serait une mauvaise action et un mauvais calcul !
La solidarité de la revanche se resserre déjà. Transporteurs, bouchers et commerçants ont créé une synergie d’action destinée à mettre la pression maximale sur le gouvernement.
Georges François Traoré
Source : L’Informateur