Enlèvement de l’honorable Soumaila Cissé et l’apologie du terrorisme : IBK a-t-il enfin franchi finalement le Rubicon ?

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Soumaila Cissé
Soumaila Cissé

Pour rappel le franchissement du Rubicon par César marque le début de la guerre civile qui l’a l’opposée à Pompée. En janvier _49, le commandement de César en Gaule avait expiré. Afin d’éviter de se retrouver sans magistrature, ce qui le livrerait sans armes à ses ennemis, celui-ci a demandé une prorogation de son commandement, afin de pouvoir exercer le consulat dans la continuité ; mais Pompée et les intransigeants du Sénat ont refusé.

Après l’échec des ultimes négociations, César franchit avec une partie de son armée le Rubicon, cours d’eau qui séparait sa province du territoire de Rome, entrant ainsi dans l’illégalité puisque son commandement militaire se limitait juridiquement à la Gaule. C’était le début de l’épreuve de force, qui s’achèvera un an et demi plus tard en Grèce, par la défaite de Pompée (_48), à la bataille de Pharsale. Si le prétexte invoqué par les Pompéiens était la sauvegarde de la légalité, alors que César allègue, pour sa part, la protection de sa dignité et de la liberté du peuple, la cause véritable du conflit a tenu au heurt de deux ambitions. Comme l’écrit Cicéron, quelle que soit l’issue de la lutte, il en sortait de toute façon un pouvoir personnel, et donc la mort de la République.

Dans un communiqué le gouvernement malien, a salué le geste qui a consisté à libérer les 5 compagnons de l’honorable Soumaïla Cissé chef de file de l’opposition pris dans un rapt à la veille des élections législatives dans le cercle de Niafunké dont il est natif. Il a salué cet acte des ravisseurs qui selon lui augure d’une issue heureuse pour la libération très prochaine du très célèbre détenu des terroristes. Un tel communiqué montre-t-il déjà que notre gouvernance est passée de l’état limite d’utilisation à celui d’état d’ultime à résistance ?

Quoi qu’on dise, l’acte posé par les ravisseurs est un acte fondamentalement terroriste qui ne peut qu’être condamné avec la dernière rigueur, au Mali comme partout ailleurs dans le monde. En aucun cas, un gouvernement sérieux, responsable ne peut saluer un acte terroriste. Ce serait se rendre coupable d’apologie du terrorisme.

Le gouvernement par ce communiqué tombe dans le même piège que le prêcheur Bandiougou Doumbia qui avait révélé il y a deux mois que la méthode de  gestion d’Amadou Koufa était meilleure à celle de l’Etat. Par conséquent, il a conclu, qu’Amadou Koufa avait raison de donner confiance aux maliens par l’application d’une justice juste. La libération des compagnons de Soumaïla Cissé a-t-elle été possible grâce à l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko du fait qu’il y a une semaine il avait lancé sur WhatsApp, un appel en demandant à Amadou Koufa de libérer Soumaïla Cissé. Aujourd’hui, il apparait comme étant le seul interlocuteur des responsables djihadistes, parce que sous le magistère du premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga le Président IBK avait mis l’Imam Dicko en mission auprès des leaders non signataires de l’accord d’Alger en 2015 afin de décrisper la situation sécuritaire.

Ayant pris langue avec les deux leaders à savoir Amadou Koufa et Iyad Ag Galy, ils étaient tous d’accord pour aller au dialogue avec le gouvernement. Il a fallu l’arrivée de Soumeylou Boubèye Maïga à la Primature pour que ce plan soit mis sous le boisseau, coupant du coup l’herbe sous les pieds de l’Imam Dicko. La suite est connue, l’insécurité s’est généralisée sur l’ensemble du centre et au nord du pays. Il est même arrivé qu’IBK traite l’Imam Dicko sous forme voilée, de relais des djihadistes à Bamako.

Finalement on aura tout vu et entendu sous ce régime qui n’a pas fini de montrer toutes ses limites. La cellule de crise mise en place par le Président IBK, dirigé par l’ancien Premier ministre Pinochet est un mauvais casting. Ce dernier n’a aucune connaissance sur le type de réseau des djihadistes du centre ou du nord.C’est l’Imam Mahmoud Dicko qui à travers ses relations humaines a été en contact avec tous ceux qui nous embêtent aujourd’hui. Bien avant les évènements de 2012. C’est en partant de cette hypothèse que nous pensons que Pinochet n’est pas l’homme de la situation. IBK le saura bientôt car l’Imam Dicko est le seul à pouvoir gérer la libération de Soumaïla Cissé. Il l’a déjà fait en avril 2012 pour libérer 160 soldats pris par les éléments d’Iyad Agaly. Mais attendons de voir, car le temps sera le seul juge.

Siramakan  KEITA

Source : Le Carréfour

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