La Radio Joliba (105.0 FM) implantée au siège de Binthily communication sis au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako a organisé, le lundi 15 juin 2020, une journée spéciale pour la libération de l’honorable Soumaïla Cissé. Deux thèmes ont été débattus par les experts au cours de deux émissions différentes. La première émission présentée par le journaliste Mohamed Attaher Halidou portait sur « Faut-il médiatiser les prises d’otages ? Cas de l’honorable Soumaïla Cissé enlevé depuis le 25 mars 2020». Il recevait sur son plateau les journalistes Serge Daniel, Alexis Kalembry, Ramata Diaouré et le blogueur Malick Konaté. La deuxième émission présentée par Oumar Traoré s’intitulait : « Que sait-on sur la détention de l’honorable Soumaïla Cissé ». Il avait comme invité Me Demba Traoré, secrétaire à la communication de l’Union pour la République et démocratie (URD) et Aly Tounkara, enseignant-Chercheur. C’est justement au cours de cette dernière émission que Me Demba Traoré a fait savoir que «Toutes les pistes sont à explorer » pour obtenir la libération du chef de file de l’opposition malienne.
Durant la 1ère émission, la journaliste Ramata Diaouré a fait savoir que c’est la première fois qu’un chef de file de l’opposition malienne soit enlevé. Avant d’ajouter qu’il ya des gens au Mali qui savent qui détient l’honorable Soumaïla Cissé. Selon elle, Soumaïla Cissé est un otage « précieux et prestigieux » pour les ravisseurs. Elle est d’accord avec la médiatisation des prises d’otages mais le journaliste doit faire tout pour ne pas mettre l’otage en danger. Pour elle, Soumaïla Cissé « manque à ce pays ».
Soumaïla Cissé a-t-il été prudent en allant battre campagne dans le cercle de Niafunké (Tombouctou) ? Le journaliste Serge Daniel de RFI répond par l’affirmatif. Selon lui, Soumaïla Cissé a été enlevé le 25 mars 2020 pendant qu’il se rendait au village de sa mère (Koumaïra). Il a fait savoir que l’affaire Soumaïla Cissé est une affaire d’Etat. « Ce n’est plus une affaire malienne mais internationale. Tout le monde se sent concerné par la situation. Les ambassadeurs des 5 pays membres du conseil de sécurité se sont réunis autour du Rapt de Soumaïla Cissé », a-t-il dit. Par ailleurs, il dira que Soumaïla Cissé serait entre les mains de Amadou Kouffa et de Iyad Ag Ghali. Aux dires de Serge Daniel, des gens auraient déjà empochés des sous à travers le rapt de Soumaïla Cissé.
Quant à Alexis Kalembry, directeur de publication du journal Mali-Tribune, il s’interroge de savoir si l’Etat avait pris toutes mesures pour sécuriser un corridor pour Soumaïla Cissé. Selon lui, l’enlèvement de Soumaïla Cissé n’a laissé personne indifférente. « Tout le monde s’est senti concerné par l’enlèvement de Soumaïla Cissé. Il faut impliquer tout le monde pour trouver la solution », a-t-il conclu. Le Président de l’Association des Blogueurs du Mali, Malick Konaté a invité les uns et les autres à savoir communiquer pour préserver la vie de l’otage Soumaïla Cissé. Selon lui, Soumaïla Cissé a sa place à l’Assemblée nationale.
Lors de la deuxième émission, Me Demba Traoré de l’URD a fait savoir que «Toutes les pistes sont à explorer » pour obtenir la libération du chef de file de l’opposition malienne. Aux dires de Me Demba Traoré, plus de 80 jours après l’enlèvement de Soumaïla Cissé, aucune revendication n’a été faite par ses ravisseurs. Il a indiqué que tout le monde est angoissé par la situation. Ce qui révolte Me Demba Traoré, ce qu’on n’arrive pas à dire qui a enlevé son président Soumaïla Cissé. Or, dit-il, toutes les assurances avaient été données par l’Etat pour la sécurité des candidats aux législatives de 2020. « Une sorte de mensonge pour pousser les gens à aller aux élections », a-t-il dit. Il insiste là-dessus : «Aucune piste n’est à écarter. Pourquoi ce rapt ? Pourquoi ce moment », s’interroge-t-il. Enfin, Me Demba Traoré a supplié les ravisseurs de Soumaïla Cissé de le libérer.
Quant à Aly Tounkara, enseignant-chercheur, Soumaïla Cissé serait entre les mains de ses ravisseurs non loin de son lieu d’enlèvement. Car, selon lui, il serait hasardeux de transférer Soumaïla Cissé hors du territoire malien. Il a préféré Me Hassane Barry à la tête de la cellule de crise mise en place par l’Etat que l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga. « Il faut élargir les différents contacts et qu’il y ait une cohérence entre les différentes cellules de crise. Il (Soumaïla Cissé) serait entre les mains des Maliens sur le territoire malien… », a conclu le chercheur Aly Tounkara.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain