Entre AQMI l’armée française au Mali, la guerre est désormais totale

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Iyad Ag Ghaly
Iyad Ag Ghaly

Lorsqu’en octobre 2020 une otage française, Sophie Petronin, avait été libérée en échange de l’élargissement de deux cent détenus djihadistes, « le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans », affilié « Al Qaida au Maghreb islamique » (AQMI)u avait exigé « au nom du Seigneur », le départ de la force Barkhane du Mali. Cet objectif est plus d’actualité que jamais avec la prise en otage du journaliste français Olivier Dubois, un coup dur pour Emmanuel Macron et sa volonté de se désengager du Sahel, mais en position de force

Tout en se félicitant, cet automne, de la libération de plus de « 200 frères musulmans » emprisonnés au Mali suite aux actions militaires de la France, les chefs d’AQMI étaient revenus dans un communiqué sur leurs menaces contre les autorités françaises. La prise en otage d’un journaliste français, Olivier Dubois, est l’illustration de cette stratégie radicale qui marque incontestablement des points dans les communautés villageoises du centre du pays .

Les « croisés » français

Le message d’AQMI s’adresse au « nouveau gouvernement malien », invité à « retourner à l’Islam » et à « laisser le peuple musulman du Mali retourner embrasser la Oumma islamique ». Le gouvernement doit se « désengager de l’association avec les croisés français agressifs » qui propagent « les rituels déviants du christianisme » et qui « pillent les richesses et les ressources. » « L’occupation française » empêche le peuple malien « de jouir de la stabilité, de la prospérité et d’une vie digne dans la glorieuse loi de l’Islam. »

Le peuple malien est également interpellé par les groupes armés. « Notre terre natale est occupée par des croisés français qui ne dissimulent pas leur haine de l’Islam et des musulmans et l’expriment à chaque occasion. » C’est le devoir de chaque Malien « de se lever contre eux et de combattre jusqu’à ce qu’ils quittent notre terre. »

Que la France soit avertie. « La guerre entre nous sera très longue, expliquent les dirigeants d’AQMI? ce sera une compétition et nous en seront les vainqueurs, comme l’a promis notre Seigneur. »

L’exemple américain !

Et de poursuivre: « C’est dans votre meilleur intérêt de quitter notre terre maintenant, comme les Américains ont quitté l’Afghanistan et de nous laisser vivre librement sur notre terre natale, comme vous vivez sur la vôtre, avant que vos pertes ne se multiplient et que le nombre de vos morts et de vos prisonniers augmente. Nous ne nous fatiguerons ni ne renoncerons jusqu’à ce que vous soyez chassés de notre terre en vaincus. »

Le groupe a singulièrement renforcé des positions, cet hiver, aussi bien militairement que politiquement. Le groupe AQMI qui a trouvé auprès de la nouvelle junte militaire des interlocuteurs prêts à jouer la carte de la réconciliation nationale constituent des atouts décisifs dans leur jeu. En revanche, la France de Macron et Le Drian, entre Covid et terrorisme, n’a plus qu’une obsession au Mali, c’est d’opérer un retrait des troupes françaises. À condition de sortir la tète haute, après avoir remporté quelques victoires contre les groupes djihadistes.

Avec la mort de Driss Déby, le fidèle allié tchadien, les soubresauts de sa succession à N’Djamena et désormais la prise d’otage du journaliste Olivier Dubois au Mali, cela n’en prend pas le chenin.

Source : Maliweb.net

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