Décidément c’est le sale temps au Mali pour les rapports maîtres et disciples. Et on en a comme l’impression que ça commence toujours par des bouderies et les rétentions des dithyrambes qui descendent en temps normal comme des perles de pluie. Tenez-vous bien, cela fait près d’une année que les observateurs de la scène publique n’entendent plus le qualificatif chuintant «Asharafou Sharafa».
Jadis martelé avec emphase par l’imam Mahmoud Dicko, l’impressionnant attribut a disparu comme s’il n’avait jamais existé. Il semble s’être évaporé en même temps que le culte que vouait au Cherif de Nioro l’ancienne autorité morale du M5-RFP. En cause, une glaciation évidente de l’axe Badalabougou – Nioro que l’imam Dicko a cessé d’emprunter depuis la veille du coup d’Etat, lors d’une certaine visite en compagnie de Choguel Maïga. Bouyé Haïdara se sentirait-il éconduit par l’imam dans les mêmes proportions que ses autres compagnons de lutte du Mouvement du 5 Juin ? Tout porte à le croire, en tout cas, à en juger par un malaise comparable sous toutes ses facettes à celui qui affecte depuis quelques temps les rapports entre l’ancienne autorité morale et son disciple et gendre Issa Kaou Djim.
Cumul de hautes fonctions
« L’imperturbable». C’est l’attribue que lui a collé le célèbre image-maker, Issa Kaou Djim. Quoi qu’il en soit, le vice-président de la Transition – c’est de lui qu’il s’agit – ne lâche rien. Révélé au monde avec le coup d’Etat du 18 août, Hachimi Goita est resté quand même de marbre et inflexible sur sa détermination à gérer la Transition. Face aux pressions et principes de la communauté sous-régionale, il n’en prendra pas totalement les rênes mais c’est tout comme. Et pour cause, c’est bien lui qui tire les ficelles à Koulouba où il est chargé de toutes les questions de sécurité et de défense. Le hic est que le vice-président avait en charge d’autres hautes fonctions de l’armée avant d’être hissé à son piédestal actuel. Il était notamment le chef d’un contingent qu’il incarne brillamment par le harnachement dont il ne se débarrasse jamais : les Forces Spéciales. En dépit des nouveaux attributs du Colonel Goïta, nul n’a jamais entendu le transfert de ses responsabilités initiales à un autre haut gradé de l’armée. Comme quoi il continue, selon toute vraisemblance, à exercer cumulativement les fonctions de vice-président de la Transition et de commandant de corps d’élite. Pour des motifs pour le moins faciles à deviner : c’est qu’on ne se débarrasse pas d’un outil assez redoutable pour réussir un coup de force.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin