Entre Nous : Un an perdu !!!

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Assimi GOITA, le président de la transition
Assimi GOITA, le président de la transition

18 août 2020-18 août 2021 ! Il y a exactement un an que le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, amené plutôt à Kati sous bonne escorte militaire, annonçait sa démission, celle du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale. Quelques minutes après cette annonce, un groupe de cinq (5) officiers réunis au sein du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP) se présentaient, à travers leur porte-parole, colonel-major Ismaël Wagué, à l’opinion publique nationale et internationale, comme les nouveaux maîtres du pays. La journée du mardi 18 août 2020 a été chaude avec l’arrestation du président de l’Assemblée nationale, l’honorable Moussa Timbiné, de plusieurs hauts gradés, du président IBK et son Premier ministre Dr Boubou Cissé.

En un an, le Mali a enregistré deux coups d’Etat, deux chefs de l’Etat, deux Premiers ministres et trois gouvernements. Un Conseil national de transition dont les membres sont nommés en toute opacité au mépris des textes de la République. Après avoir cédé sous la pression de la communauté internationale, les colonels du CNSP ont obtenu leur présidence. Ceux qui promettaient de mettre en place une transition civile dans leur première déclaration télévisée sont confortablement installés aux commandes de l’Etat en faisant main basse sur les postes stratégiques de l’appareil étatique.

Un an après le départ d’IBK, les résultats sont à chercher à la loupe. Pour la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), « le peuple est resté sur sa faim et le bilan de la gestion de la transition ne comble pas les attentes ».

Un an perdu !!! Un an sans trajectoire précise !!! Un an de pilotage à vue !!! Un an de mensonges !!! Un an de duperie !!! Un an de trahison !!! La situation sécuritaire ne s’est guère améliorée. Des Maliens continuent d’être privés de leur liberté dans plusieurs endroits d’un territoire livré à des groupuscules armés qui imposent des embargos sur des villages. L’incapacité de l’Etat à occuper le terrain laisse le champ libre à ces forces.

Un an après le départ d’IBK, les auteurs des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020 sont loin d’être inquiétés en dépit de l’ouverture d’une instruction judiciaire bien avant la fin humiliante du règne de celui qui suscitait encore les espoirs d’une frange importante de la population malienne traumatisée par le choc de l’occupation des 2/3 du pays par les forces obscurantistes. Le temps de la justice n’est pas le temps des hommes, diront certains.

Un an après le départ d’IBK, aucun audit n’est fait sur la gestion des fonds alloués à l’Armée depuis plusieurs années, contrairement aux promesses faites. Pis, la prise du pouvoir par les colonels a fait du Mali le plus grand pays en guerre où les officiers généraux pour la plupart jeunes sont en inactivité. Quel gâchis pour le Mali ! Dans un twett publié le 10 juillet dernier, l’ancien ministre Mahamane Baby attirait l’attention sur cet état de fait en ces termes : « Tout le monde parle des colonels hors des théâtres d’opérations mais personne ne pense aux généraux qui sont au chômage technique et peuvent aider leurs cadets… officiellement. Quel gâchis pour l’armée ! Bravo à  Assimi d’avoir pensé à Coulibaly mais les autres sont là aussi. »

Un an après le départ d’IBK, aucune trajectoire n’a été prise par les colonels du CNSP pouvant rassurer les populations et les amis du Mali quant à leurs capacités à rassembler pour faire face aux défis actuels. Le Premier ministre issu du M5-RFP nommé dans la foulée du coup d’Etat militaire contre Bah Ndaw et Moctar Ouane, patauge et joue à la ruse en misant sur une prolongation de la Transition au-delà des 18 mois contenus dans la Charte de la Transition.

Un an après le départ d’IBK, pas de lueur d’espoir. L’incertitude se conjugue au temps des inquiétudes dans une véritable comédie malienne. Le président du Parti Sadi, Dr Oumar Mariko, a juste raison en disant que « les revendications du peuple malien ont été prises en otage par les cinq colonels et une partie du Comité stratégique du M5-RFP ».

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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