Entre Nous : Un gouvernement incapable

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Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, lors des funérailles l'ancien président Moussa Traoré, à Bamako, le 18 septembre 2020.
Le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, lors des funérailles l'ancien président Moussa Traoré, à Bamako, le 18 septembre 2020.

« Dans le cadre de la sécurisation des responsables politiques, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir informer les représentants de l’Etat territorialement compétents de vos déplacements à l’intérieur du pays pour les activités politiques. Les Représentants de l’Etat, en rapport avec les Forces de défense et de sécurité prendront les dispositions nécessaires pour renforcer le dispositif sécuritaire durant votre séjour ». Une correspondance en date du 13 avril 2021 signée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, adressée aux Etats-majors des différents partis politiques.

Cette lettre prouve à suffisance que la situation sécuritaire du pays se dégrade de plus en plus au point de constituer un obstacle à la libre circulation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national. Au-delà de l’aveu d’impuissance que présente cette correspondance du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation aux yeux de nombreux observateurs, cette sortie du lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga est un avertissement adressé aux responsables politiques. Et le gouvernement dégagera toute responsabilité au cas où un malheur arrivait à ceux qui refuseront de se conformer aux consignes ainsi édictés.

Dans la toute nouvelle région de Koutiala où le général de brigade  Abdoulaye Cissé a pris ses quartiers au gouvernorat, les groupes armés extrémistes occupent de plus en plus le terrain et le nombre d’écoles fermées ne cesse de croître. A Ourkila, Boura, Sargala, toutes les écoles sont fermées, des enseignants chassés et des livres brûlés sans oublier des mises en garde sévères. Les représentants locaux de l’administration ont déserté pour se mettre à l’abri. Selon des sources locales, il y a une semaine, une centaine de motos des groupes armés extrémistes a paradé à Karangana comme s’ils étaient en terrain conquis. Cela augure de quoi ? Rien de bon ! Car, les groupes armés extrémistes étendent de jour en jour leur zone d’influence. Ils sont en train de revenir s’implanter dans la région de Sikasso. Pis, des attaques sont faites à moins de 100 km de Bamako, sans que les officiels édifient l’opinion sur la vraie nature desdites attaques.

Cette dégradation de la situation sécuritaire intervient au moment où le gouvernement de transition a placé à la tête des gouvernorats des régions plusieurs hauts gradés. Au lieu de s’atteler à vaincre l’insécurité, le gouvernement de Moctar Ouane sous l’ordre des colonels du Cnps, opte pour le dilatoire. Un gouvernement incapable qui semble se complaire dans un rôle de spectateur. Jusque-là, aucun plan sécuritaire visant à permettre à l’Etat d’avoir un véritable contrôle sur ces territoires n’est élaboré.

Il faut monter rapidement des opérations d’urgences pour empêcher les groupes armés extrémistes de s’incruster  durablement dans cette partie du territoire qui a toujours été un enjeu majeur pour Iyad Ag Agaly et Amadou Kouffa, pour mieux réussir leur projet d’expansion de la terreur. Comme en témoignent les opérations menées par l’Ansardine du sud vers Kadiolo et Kolondiéba. Ce qui se passe actuellement dans certaines zones de Koutiala et de Sikasso est, de toute évidence, un coup de trop.

Par Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger

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