L’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER) a tenu le jeudi 11 juillet 2019 la réunion statutaire de son Comité de coordination intersectoriel. C’était à l’Hôtel Olympe de Bamako sous la présidence du PDG de l’AMADER, M. Mamadou Ouattara. On notait aussi la présence des autres membres du Comité de Coordination Intersectoriel. Il s’agit des représentants les départements ministériels, des structures nationales et personnalisées; des directeurs des Cellules de Planification et Statistiques des différents secteurs de développement ; des maires des communes bénéficiaires des projets d’électrification rurale ; des représentants de la société civile et des opérateurs ED et ER. L’objectif de la réunion était de contribuer au renforcement de la synergie entre les différents acteurs de développement du monde rural pour l’accès aux services énergétiques.
Il faut d’abord retenir que, le Comité de Coordination Intersectoriel est un organe consultatif de l’AMADER. Il se réunit périodiquement pour échanger sur des questions relatives à l’énergie domestique et à l’électrification rurale. Cela, afin d’établir et consolider la synergie des actions de développement du monde rural ; des actions qui impliquent différents secteurs d’activités.
Ainsi, dans son intervention pour l’ouverture de la rencontre, PDG de l’AMADER, M. Mamadou Ouattara dira «vu que l’accès à l’énergie, demeure un facteur indispensable au développement économique auquel nous aspirons». Aussi, dit-il, «vu la nécessité d’unir les efforts face à la problématique de l’énergie, la réunion du Comité de Coordination intersectoriel est organisée pour être un espace de collaboration, un espace d’échanges fructueux, un espace d’unité d’actions des principaux acteurs intervenant en milieu rural». Car, pour lui, le partage d’informations et d’expériences est nécessaire et prioritaire dans cet espace de collaboration.
Quatre projets en cours d’exécution
Il faut retenir que la réunion a servi de cadre pour une large présentation de quatre projets d’électrification rurale qui sont en cours d’exécution au niveau de l’Agence. Cela avec l’appui de l’État et de ses Partenaires Techniques et Financiers. Il s’agit du projet «Systèmes Hybrides d’Électrification Rurale» (SHER), financé par la Banque Mondiale, pour la réalisation de centrales hybrides solaires/diesel dans 50 localités. Pour ce projet, le PDG Ouattara indiquera que les travaux de construction des centrales sont en cours. Il y a aussi le projet «Production Hybride et Accès Rural à l’Électricité» (PHARE), financé par l’Agence française de Développement (AFD), pour la réalisation de centrales hybrides solaires/diesel dans 60 localités. Là, l’étude de faisabilité est en cours, nous annonce-t-on. En outre, on note le projet «d’Électrification Rurale par Systèmes Hybrides» (PERSHY32), financé par le Fonds Abu Dhabi pour le Développement et la BADEA, pour l’électrification de 32 localités par systèmes hybrides. Les travaux sont en cours pour certaines localités et l’étude de faisabilité en cours pour d’autres. Le dernier et quatrième projet expliqué par le premier responsable de l’AMADER est le projet «Énergie Solaire pour le Développement Rural au Mali» (PESDR), financé par la Banque Islamique de Développement, pour l’électrification de 24 localités à partir de deux centrales solaires. Le processus est en cours pour le recrutement des entreprises qui seront chargées de la réalisation des réseaux et des centrales.
«Ces projets visent l’essor socio-économique des milieux bénéficiaires par la création des activités génératrices de revenus, l’amélioration des services sociocommunautaires, le renforcement de la sécurité, etc. » a déclaré M. Mamadou Ouattara, PDG de l’AMADER.
Aussi, la réunion a été l’occasion d’adopter les critères de sélection des villages qui bénéficieront de projets d’électrification initiés par l’AMADER et financés par l’État directement ou à travers ses partenaires techniques et financiers.
Deux autres présentations portaient respectivement sur le mécanisme d’échange et de partage d’informations énergétiques entre secteurs ; et l’état de mise en œuvre du plan d’actions de relance du Comité de Coordination Intersectoriel.
Un secteur en mutation…
Il faut retenir que le secteur énergétique est en pleine mutation. Ainsi, dira M. Ouattara, «les textes règlementaires sont en cours de relecture afin de les adapter aux réalités d’aujourd’hui, et mieux favoriser le développement du secteur, notamment à travers le Partenariat public-privé». Il s’agit entre autres, de la Politique Énergétique Nationale, de l’Ordonnance 019 qui a libéralisé le secteur de l’électricité et le Cadre de Référence de l’Électrification Rurale.
À titre d’exemple, dit-il, la puissance maximale à installer dans le cadre d’une Autorisation d’électrification rurale est de 250 KW selon la loi. La nouvelle approche d’électrification rurale envisagée par l’AMADER est de réaliser une centrale qui puisse alimenter les villages à ses alentours. Cette centrale mutualisée dépassera largement la limite de 250 KW. Cette limite devra donc être revue à la hausse. Dans le même ordre d’idée, ajoute-t-il, «l’AMADER a engagé le processus de relecture des textes qui la lient aux opérateurs d’électrification rurale, notamment, la Convention d’Électrification, le Contrat d’Autorisation et le Cahier des Charges d’exploitation, pour prendre en compte l’aspect énergie solaire qui domine désormais, les installations de production».
En somme, la réunion statutaire du Comité de coordination intersectoriel de l’AMADER a permis aux participants de faire de pertinentes recommandations pour le développement de l’électrification rurale et par conséquent, le développement des activités tributaires de l’électricité au profit des secteurs respectifs. Le tout, pour l’épanouissement monde rural.
Dieudonné Tembely
Source: L’Evènement