L’Hôtel Salam de Bamako a servi de cadre, le mardi 3 mars 2020, à la tenue de la réunion des ministres en charge de l’énergie et ceux des finances de six Etats membres de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) sur la sécurisation des paiement relatifs aux échanges transfrontaliers de l’énergie électrique en Afrique de l’ouest. L’objectif principal de cette rencontre est d’échanger sur les nouveaux outils proposés et adoptés par les Ministres sectoriels. Il ressort de ladite réunion que le taux d’accès à l’électricité dans l’espace CEDEAO demeure faible avec 45% et des tarifs élevés.
La cérémonie d’ouverture de cette réunion de haut niveau était présidée par le premier ministre, Dr Boubou Cissé, ministre de l’économie et des finances, en présence des membres de son gouvernement, de la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna KANE, du Commissaire énergie et mines de la CEDEAO, SEDIKO DOUKA et d’autres personnalités.
Après les mots de bienvenue du maire de la commune 3 du district de Bamako, Mme Djiré Mariam Diallo, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, Soukeyna KANE a fait savoir que les taux d’accès à l’électricité dans l’espace CEDEAO restent aujourd’hui encore trop faibles, particulièrement dans les pays du Sahel. Avant d’ajouter que la Banque prévoit de financer un appui budgétaire régional pour une grappe de six pays, c’est-à-dire le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia, le Mali et la Sierra Leone, dans un échéancier assez court, pour supporter les reformes visant à sécuriser le commerce d’électricité inspirées de la directive de la CEDEAO.
A sa suite, le Commissaire énergie et mines de la CEDEAO, SEDIKO DOUKA, a souligné que l’un des handicaps majeurs au développement socio-économique dans l’espace CEDEAO, demeure l’insuffisance de l’offre d’électricité et le faible accès des populations à cette ressource vitale malgré l’énorme potentiel énergétique de la région. « Avec un taux régional d’accès à l’électricité de seulement 45% et des tarifs élevés (24 cents USD/kWh contre 4 au Japon, moins de 10 en Europe et 14 en Asie). Les échanges transfrontaliers d’énergie électrique ne représentent que 8%.Comme vous le saviez, aucun développement économique durable ne peut se faire sans une énergie abondante, disponible, durable et abordable », a-t-il dit.
En vue d’apporter une réponse durable à ce défi, dit-il, la Commission de la CEDEAO a très tôt placé l’accès à l’énergie et la réduction du prix du kWh au rang des priorités fondamentales de la région et a axé sa stratégie sur la création d’un marché régional de l’électricité ouvert et compétitif; le développement des interconnexions et des échanges d’énergie électrique entre les États membres; la valorisation du gaz naturel pour accroitre l’offre de production d’électricité et la promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Selon SEDIKO DOUKA, l’objectif principal de cette rencontre est justement d’échanger sur les nouveaux outils proposés et adoptés par les Ministres sectoriels.
« Ces instruments visent à assurer la solvabilité financière des sociétés d’électricité importatrices et exportatrices et à améliorer les échanges transfrontaliers avec pour effet de réduire les prix des tarifs », a-t-il conclu. Pour sa part, le premier ministre, Dr Boubou Cissé, ministre de l’économie et des finances a indiqué que la tenue de cette réunion est un témoignage supplémentaire de l’engagement de la CEDEAO à apporter des réponses concrètes aux problèmes posés pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
«La lutte contre la pauvreté, la quête d’un bien être quotidien pour nos populations, et la prospérité économique de nos Etats ne pourraient aboutir sans que des jalons importants ne soient posés dans des secteurs cruciaux comme celui de l’énergie. C’est pourquoi je me réjouis que la CEDEAO ait porté le secteur de l’Energie au centre des priorités de la Communauté et ait compris la nécessité d’accroître la coopération régionale dans ce secteur à travers la mise en commun de nos ressources énergétiques et la commercialisation de l’électricité à travers des échanges transfrontaliers. Si nous saluons à sa juste mesure cette coopération dans le secteur de l’énergie électrique, nous ne devons pas occulter les difficultés actuelles qui affectent progressivement la santé financière des sociétés d’électricité et au-delà les économies de nos pays », a-t-il dit.
Enfin, le Premier ministre a invité les participants de la réunion à œuvrer pour éviter tout retard qui sera préjudiciable au processus en cours et qui pourrait mettre en péril l’accès des populations à une électricité fiable et à moindre coût.
Aguibou Sogodogo
Source : Lerepublicainmali