Face à une concurrence déloyale des libanais en Côte d’Ivoire : Plastima au bord du gouffre sous l’œil des autorités !

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Mohamed-Ag-Erlaf
Mohamed-Ag-Erlaf

Chômage pour de nombreux jeunes, les machines tournent désormais au ralenti à l’usine de fabrication de chaussure plastique au Mali. Inauguré à peine en 2018,  ‘’Plastima Sarl’’ (la 1ère du  genre au Mali, fondé par un malien), sise à la zone industrielle est rattrapé par les réalités du climat des affaires au Mali : ‘’ l’abandon des entreprises nationales par l’Etat’’. Cette entreprise qui incarne, la fierté de toute une  nation, est sur le point de croupir sous le poids de la concurrence déloyale, orchestrée par  des libanais en côte d’Ivoire évoluant également dans le même secteur, cela au vu et au su des autorités.   Allons-nous encore assister au paradoxe du slogan promotion des investissements ou accompagnement des jeunes entreprises par l’Etat ?

« J’ai tout sacrifié pour cette entreprise, mais aujourd’hui, je ne peux plus tenir »  se lamente  Bourama Touré, PDG  de Plastima.  Jeune ambitieux et animé par la fibre patriotique, M. Touré, a décidé d’investir son argent dans son propre pays, cela pour non seulement booster le taux de PIB, mais aussi pour créer de l’emploi, surtout au niveau de la couche juvénile.

Bourama et la chaussure, une histoire d’amour et de longue date !

Contrairement à beaucoup d’autres personnes qui se lancent dans des activités, dont –ils disposent peu de connaissance, Bourama Touré, n’est pas sortie de nulle part pour se lancer dans la fabrication de la chaussure plastique.  De toute sa vie, l’enfant de  de Banamba, n’a exercé autre métier que celui de la réparation, vente et fabrication de chaussure, particulièrement les plastique.

Issu d’une famille pauvre, de père vendeur de chaussure, Bourama, n’a pas eu le privilège  de fréquenter l’école classique. Dès son enfance, son père, lui montre le chemin de  l’entreprenariat, en lui payant, le nécessaire pour faire la réparation et le cirage des chaussures.  C’est là, que commence le long parcours de combattant pour Bourama.

Courageux et très dynamique, le jeune arrive à se frayer du chemin dans son métier.  De cireur de chaussure, il parvient à intégrer le cercle des vendeurs de chaussures, grâce à une confiance, qu’il ait  parvenu à créer avec des  commerçantes qui importaient de la chaussure du Sénégal.

Visant très loin, Bourama, entreprend rapidement l’importation de la chaussure plastique de la Cote d’Ivoire au Mali, mais a de très petite quantité.  Ensuite, il importe de grosse quantité. C’est de là, qu’il entre en contact avec des promoteurs d’usine de fabrication de chaussure plastique de la Cote, autrement les libanais.  En plus d’importants des chaussures au Mali, le jeune Bourama, exportait vers des anciennes chaussures plastiques (matières premières).  Son lien avec les libanais promoteurs d’usines s’est fortement renforcé. Cela jusqu’à, sa décision de créer son propre usine de fabrication de chaussure plastique au Mali.

‘’ Tu me laisse, je t’écrase !’’

En Afrique de l’Ouest le secteur de la Fabrication des chaussures plastiques est fortement dominé par les usines de la Côte d’Ivoire. 90% des approvisionnements en  chaussures plastiques du Mali proviennent de ce pays.  Ce pays, compte plus d’une centaine d’usines de fabrication de chaussure plastique.

Maîtrisant bien le secteur et disposant d’une certaine capacité financière et relationnelle, Bourama décide d’ouvrir sa propre entreprise de fabrique de chaussure au Mali, autrement le ‘’made in Mali’’. Selon lui, cela n’a pas été facile, car dit-il, il n’y avait  pas le  personnel qualifié. « Pour un bon démarrage de l’entreprise, j’ai associé un libanais en tant qu’actionnaire au taux de 50% » nous a-t-il confié.

Dès la création de sa société et ses premières productions de chaussures, qui était de très bonne qualité, Bourama a été considéré comme l’ennemi n°1,  à abattre  du secteur de la fabrication de chaussure plastique par les libanais de la Côte d’Ivoire. Alors, des stratégies de sa déstabilisation ont été soigneusement préparées et mis en œuvre.

D’un début glorieux à un futur incertain

A ses débuts, la société Plastima employait plus de 300 personnes permanentes. De l’usine de broyage, jusqu’aux ateliers de productions, toutes les machines tournaient au rythmes souhaité. Aussi, la clientèle ne se faisait pas prier de venir, car  les chaussures produites  sont, non seulement de qualité, mais aussi conforme aux  réalités du Mali. Ayant constaté ce bon démarrage de la société ‘’ Plastima’’, les concurrents ont cherché à lui casser les ailes.

Ces derniers lui ont jeté des peaux de banane à trois niveaux.  Au marché (en cassant le prix), en falsifiant sa marque ‘’ EAV’’ protégé auprès de l’OPI et la CMAPI et le vendre à moindre coût,  en fin en lui raflant de la matière première nationale de la façon la plus déloyale.

Pour cette entreprise, qui dispose d’une capacité de production de 60 000 paires de chaussures par jour, rien  ne marche plus de nos jours. Comme les pays voisins, les autorités maliennes penseront elle, à sauver Plastima de cette concurrence déloyale ?

Par Moïse Keïta

Source : Le Sursaut

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