Interpellé par l’Assemblée nationale, hier lundi, le chef du gouvernement Soumeylou Boubeye Maïga ne gardera certainement pas un bon souvenir de cette journée de pilori, dont il est sorti complètement sonné pour avoir perdu les pédales. Face aux vraies questions de la nation soulevées par les élus de la nation, lors d’une séance plénière de l’hémicycle transmise en directe par la télévision nationale, le Premier ministre a choisi le jeu de dribble et a botté en touche. De vraies questions traduisant de réelles préoccupations nationales: les responsabilités dans les tueries au centre du pays, les solutions, la justice, la démilitarisation des milices, le rôle de l’Etat…
La crise malienne a assez perduré, les préoccupations sécuritaires, d’abord au nord, se sont étendues au centre aujourd’hui, assortie de l’acuité ethnique et inter communautaire. Qu’est ce qu’il se passera demain face à l’intolérance, l’incompréhension et l’absence de communication? Monsieur le Premier ministre, si l’Etat ne prend pas ses responsabilités, personne ne sera à l’abri, a lancé un député de la majorité présidentielle. Les députés ont été percutants et sans porté de gant ont réussi à désarçonner le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga sur l’épineuse question sécuritaire du nord et du centre.
Ne disposant pas de solution immédiate à ces problèmes, Soumeylou a trouvé refuge dans les feintes et les déplacements, en faisant remonter à 20 ans le délitement progressif de l’Etat, responsable de la situation actuelle. « Nous ne sommes pas responsable du délitement de l’Etat ; le gouvernement n’est responsable de rien ». Le chef du gouvernement, Soumeylou Boubeye Maïga, pour défendre IBK a choisi d’enfoncer ses anciens patrons, que sont les Présidents Konaré et ATT, dont il fut pour le premier, chef de Cabinet, Directeur de la DGSE, ministre de la Défense, et pour le second, ministre des Affaires étrangères. Il aurait pu dire également aux honorables députés, quelle fut sa part dans le délitement de l’Etat. Cela peut se faire, sans en attraper un ‘’AVC’’, pour emprunter cette expression médicale des honorables Adama Kané et Sory Ibrahim Kouriba, lors de l’interpellation.
Pour le reste, Soumeylou a clairement fait savoir que pour résoudre la situation sécuritaire au centre, il faut du temps, de la patience. Pour lui, il y a des télescopages avec beaucoup d’agenda. Il préconise l’installation des postes de gendarmes, à travers les localités du centre, mais reconnait qu’aucun maillage dans le cadre de cette militarisation ne peut apporter la solution, s’il n’y a pas un consensus national. Toutefois le chef du gouvernement ne pipe un mot de comment parvenir à ce consensus. Comment peut-on créer un consensus national sans des concertations nationales?
Daou