« L’habitude est une seconde nature », dit-on. Contrairement à ce que l’on pensait, les politiciens maliens n’ont pas fini avec la transhumance. Alors qu’on pensait que le choix des membres pour se positionner dans l’un ou l’autre des partis était fondé ou même basé sur la vision idéologique des partis. Malheureusement tel n’est pas le cas.
En dehors des opposants qui ont fait le choix d’aller contre les actions du chef de l’Etat non pas par idéologie forcément mais parfois par haine, il est difficile de croire que les élus à Assemblée nationale prétendant soutenir la vision du chef de l’Etat subissent aussi cette gangrène à l’approche des élections législatives, même son de cloche au sein de l’opposition. S’agit-il d’un sort jeté sur les politiciens maliens ? Il est difficile de l’infirmer puisque le mal perdure au fil des années.
Ces derniers temps, la situation est alarmante où un tel quitte un baron quitte son parti politique pour rejoindre un autre ou vice-versa.Cette situation à la limite humiliante et traitée de ”honteuse » par certains montre au peuple malien qu’il reste beaucoup à faire en matière d’assainissement du système partisans. Les nombreuses querelles même entre leaders des grands partis soutenant le chef de l’État sont exposées à la face du monde.
Le président IBK ayant en tête que la réussite de son mandat n’a pas le temps pour régler ces infantilités vaillamment médiatisées au quotidien. Aujourd’hui, le constat est donc clair que le mal est incurable quelle que soit la volonté du chef de l’Etat de redonner une bonne image à la politique au Mali. Les querelles de base n’ont toujours pas pris le dessus sur l’engagement politique.
Le combat de positionnement et la recherche de nomination continuent de régner et faire éclater les unions scellées au départ au sein des blocs constitués.
Du côté de l’opposition, seuls les plus résistants supportent la chaleur de leur camp. Autrement, la vague de départ demeure un quotidien. De l’URD en passant par le MPR ou le CNID, c’est le même constat. Chacun veut se repositionner pour être bien vu et bénéficier du positionnement. Ces dernières semaines, plusieurs démissions sont intervenues juste pour rejoindre le camp adverse. Seulement, la situation contraire n’a pas été constatée, c’est-à-dire de la mouvance vers l’opposition. Ce qui veut dire apparemment qu’au sein de l’opposition, les gens ont un regard sur les actions du chef de l’Etat.
Il faut dire que la question de la transhumance politique n’est toujours pas réglée malgré l’adoption du nouveau code électoral et la charte des partis politiques savamment accueillis par les politiciens. Il reste donc du chemin à faire par les politiciens maliens qui vivent encore sans idéologie. Le mal devient incurable. Comme le dit un proverbe malien, « La grenouille ne monte pas sur l’arbre sans cause ».
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net